- Accueil /
- Ligne de faille /
- Je fais le pari de ne pas être seul…
Je fais le pari de ne pas être seul…
Par louis--marie | Le 09/02/2015 | Commentaires (3) | Ligne de faille
Précieux et bavards, voilà ce que sont ces imbéciles qui attendent l’ultime combat solitaire, le moment tendu, le surgissement de l’aventure, pensant avec prétention y tenir le rôle de leur vie ; ce rôle qu’ils répètent indéfiniment dans leurs écrits sans danger, dans leurs songes confortables, dans leurs espoirs dénaturés. Cédant à cette grandeur labile et chimérique, ils s’interdisent le courage de la vie qu’ils dénoncent avec mépris. Malsaines petites ombres incapables de saigner, de cracher, de hurler, d’aimer, de jouir, de se brûler au feu qu’ils admirent tant de le voir agrandir leur reflet noir. Rien ne leur arrive finalement, ils meurent bourgeois, célibataires matzneviens, masturbateurs maladifs abonnés aux revues licencieuses, les yeux cernés de noir, le teint pâle et le bide flasque. Icônes piaculaires de ce qu’ils auront honnis toute leur chienne de vie. Ce cauchemar est la corruption d’une certaine jeunesse résignée, et assurément du plus grand nombre. Ah, ce nombre-là qui absorbe sournoisement cette jeunesse-là. Que de trahisons, de renoncements, de désertion il lui aura fallu pour préférer la noirceur flatteuse et infinie de l’utopie au rebours de l’exaltation folle et vertigineuse de la réalité. Que de rumeurs grandiloquentes il aura diffusé sur la vie pour imposer son succédané contemplatif, son ersatz. Envoyant ses disciples colporter l’idée que la vie n’est qu’une fraternité désespérée, morne, faite de couples disgracieux, de croyances douteuses et de valeurs punitives. Taillant, pour ses plus jeunes adeptes, des tuniques dans le même voile rouille qu’il appose sur la vie pour cacher la vérité.
Ce sont d’abord les hommes qui s’armeront, par habitude séculaire, des femmes aussi car la guerre ne leur est plus épargnée. Ils sont ceux qui ont vu s’installer la folie, ceux à qui on ordonne de baisser les yeux devant les vices étalés, de tourner le dos à la famille, de s’agglutiner dans les villes, de se rassasier des médias, de bouffer la graisse, le pétrole, les couleuvres et les vers, de vendre leur ventre, de se couper les couilles, de dealer leurs enfants… Ils viendront ôter l’insidieuse rouille qui, comme une gangrène, un suc gastrique, entache la vie véritable, la ronge ; et ce sera la fin de l’avancée du désert, la fin du simulacre, la possibilité de faire comparaître les mirages, de les condamner à l’errance éternelle : ombres avachies parmi les ombres fausses et traîtres.
Soudain alors, se dressera la vie. La matrice réelle, celle des printemps, celle du sang qui coule, rare, rouge, celle de la vigne, des serments baroques ni prince, ni nantis, des hommes rassasiés, des naissances, du soleil, de la bastide aux contreforts puissants, des femmes magnifiques, des forêts, des cicatrices, de la ténacité, du roc, de la dignité, des sacrifices, de l’honneur retrouvé, de la divinité… Peu de mots pour dire ces belles choses véritables dans lesquelles je m’affirme un point après l’autre ! Je fais le pari de ne pas être seul…
Courage Jeunesse Aventure Idéal Homme combat Terra Ignota Attitude Modernité Révolte voilà ce que sont ces imbéciles Précieux et bavards
Articles similaires
Hâtivement, fuir la ville !
Hâtivement, fuir la ville ! On se trompe toujours lorsqu’on croit pouvoir se déplier hors de la forêt, loin des embruns…
Rupture
Certains s’intéressent aux personnages emblématiques des périodes de rupture, moi c’est la rupture chez les personnages qui me fascine, ce qui est étrange, sinon étranger, chez eux, les hommes &l…
Où passer sa jeunesse, s’il n’y a plus de combat perdu ?
La révolution : elle n’existe pas, la garce. Et cette absence absolue d’illusion ne me satisfaisait pas, moi qui voulais m’arrêter au bord d’une époque profonde où me compromettre, m’abandon…
L'art de vivre
Quelques signes d’un art de vivre sont ma justification de l’aristocratie. …
La vie a cessé d’être un saut périlleux.
La vie a cessé d’être un saut périlleux. On ne fait plus que des sauts de poux ; et je crois qu’il faut épouiller le monde pour lui donner fière allure et avoir un tête à tête avec lui. …
Sécession pour l'exemple
Je suis las de vivre dans un pays sans aristocratie. …
Commentaires (3)

- 1. Elyse | 16/03/2015

- 2. marignac | 16/03/2015

- 3. Ricardo | 16/02/2015
Ajouter un commentaire
Les boutefeux de Terra Ignota
Rechercher sur Terra Ignota
- Antifixion
- Bruno Deniel-Laurent
- Les dessous chics ou le blog Picard
- Le philosophe sans qualité
- Braconnages from Paname
- Feu sur le quartier général
- We are Julius
- Thierry Falise
- Zones subversives
- Le site sur Micberth
- Jacques Rigaut
- Anar de droite
- Pôlemostasis
- Le blog de Jacques Perret
- Carnets de JLK
- Savoir-vivre ou mourir
- Article 11
Aucun élément à afficher
- A la manière de
- Le vieil homme
- Tu seras un homme mon fils
- Testament d'un européen
- L'art du commandement
- La lente agonie des karens
- Entretien avec Nimier
- Stabat Mater
- La maison Vidocq
- Manisfeste d'une génération
- Le Talent
- L'homme est né pour le bonheur
- Déclaration de Saint Marc
- Allez dire à la ville
- Le beau est toujours bizarre.
- Les phares
- Lettre d'un père à son fils
- Vivre avec grandeur
- Etre au delà des hommes
- Non, merci !
- Qu'est-ce qui est noble ?
- La colère des Légions
ANIMAL DE MAUVAISE COMPAGNIE
FLIBUSTE
CHEVAUCHER LE LION
DEFRICHER, BATIR
FILIATION
COMMANDEMENT
BOUSCULER LE MONDE
CONSIDERATION
TRACER SA ROUTE
PROFESSION DE FOI
A TOUTE VITESSE
- Par Cassandre
- le 01/02/2021
- Par Cassandre
- le 01/02/2021
- Par luc boivin
- le 09/11/2020
Ou comment rester immortel d'un coup de révolver ! Beau texte que celui-là...
- Par Cyr4es
- le 11/10/2020
« On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants », disait Cesare Pavese
- Par chimbo31
- le 23/09/2020
- Par Phénix
- le 08/07/2020
- Par Le soupir
- le 08/07/2020
- Par Anonyme
- le 05/07/2020
- Par Ron
- le 05/07/2020
Personne n'y prête attention, mais j'aime tes #hashtag insolents.
- Par Gradelle
- le 14/06/2020
Ami de jeunesse Olivier je pense souvent à toi. Repose en paix ou tu te trouve Éric
- Par marignac
- le 19/04/2020
- Par GRANSFORS
- le 16/04/2020
est le titre sublime d’un album de Lavilliers… vanité et exotisme.
- Par Christophe Essay
- le 16/04/2020
- Par Dada&Co
- le 09/04/2020
- Par Lebuchard courroucé
- le 10/02/2020
- Par Lebuchard Courroucé
- le 10/02/2020
- Par Un hussard sans cheval
- le 12/01/2020
LA LOUVE
LA VIE, LA MORT, LA NATURE
LA VIE, LA MORT, LA MER
LA VILLE, LES TEMPS MODERNES, LA VIOLENCE
EMPREINTE
Tags
MOLOTOV COQUETELE
BARRICADES ET BLOODY MARY
OPEN WAR
METTRE LES POINGS SUR LES I
NOUS, ON FAIT DANS LE PLOMB
LE GOUT DU SABRE ET DU CASSE TETE