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Bibliothèque de combat

Pêle-mêle, les inexpugnables, les vendus sous le manteau, le polar volé 'pour voir', l'interdit... plus tard, l'engagé, le révolté, l'insolent, le réprouvé, le désengagé, la bête de somme... tous sauf le clan des sarthe, duras, freud, yourcenar, robbe-grillet, beauvoir, bourdieu ou les acronymes honteux bhl & co.

  • L'art de vivre

    Terra ignota une vie aventureuse

    Quelques signes d’un art de vivre sont ma justification de l’aristocratie.

     

  • Les barques de naufragés

    Terra ignota lit raskar kapac 2

    Petit matin. Café noir, serré. La foule commence à gonfler le long des avenues qui coulent vers la Seine. Quelques personnes viennent s’échouer sur les tables rondes de la terrasse et m’imposent leur regard enfoncé dans leur gorge serrée, comme une bile de mélancolie. Je règle mon café et pars vadrouiller à contrecourant, libre de mon temps. J’entre dans une librairie. J’échappe au flot. Une belle femme racée remet à sa place un petit rat d’université agrippé à ses journaux, à son aspect convenu, à sa carte de réduction de professeur d’université qu’il brandit comme un Ausweis. On ne peut imposer de limite à la vulgarité bourgeoise. Elle, maintient son sourire comme une dernière touche élégante portée au rat qui s’échappe rive gauche, dans le flot. Je croise l'ombre acérée des beaux yeux sombres et vifs de cette femme qui, à elle seule, justifie Paris, l’amour, la beauté. Elle pose un journal grand format sur le présentoir de la caisse : «Trois euros madame !». Elle porte encore du sourire, une trace, une ébauche sûre, avant de quitter la librairie vers la rive droite. Immédiatement, elle paraît encore plus belle.

    Le journal de la belle inconnue se vend sous le nom de "Raskar Kapac". Huit pages sur papier élégant, vierges de toute réclame. On y parle d’un esprit tourmenté - Jean-René Huguenin - de rugby, de peinture. C’est une gazette, un N°1, une promesse. Prose colérique et provocante. Je souris en pensant à cette étrange complicité avec cet ancien mensuel Rennais, "Le Boutefeu", autre barque de naufragés que je feuilletais sur la terrasse du Picca les après-midi ensoleillés, à la fin de la longue saison amusante de l'âge ébouriffé.

    J’emporte le dernier exemplaire du journal. Ce sera ma lecture du soir, en écoutant « Feu ! Chatterton », un rock français, élégant, au langage châtié :

    «Madame, je jalouse

    ce vent qui vous caresse

    prestement la joue»...

     

  • Actualité : Terrasse Parisienne

    Terrasse Parisienne... J’écoute, j’observe… conversations inutiles … baudruches boursouflées. Terrible sacralisation du rien dont on a fait le programme de l'humanité. C’est l’ornement du vide, l’aveu d’une fascination absolue du néant.

    Je replonge dans ma lecture La nuit vieille d’Armel Guerne... Il faut battre le rappel des grands textes... échapper à la médiocrité, renouer avec la prose impérative...

    L'exigence cette autre forme de l'orgueil !

  • Actualité : Les douces dérives autour de minuit

    Soirée vodka... Nous avons accueilli la nuit avec quelques offrandes : livres, musique, amitié et alcool fort. Il y a des dieux à ne pas fâcher.

    - "Celui qui se ment à soi-même est le premier à se sentir offensé". Dostoievski dans Les Frères Karamazov.

    - "Mentir, c'est désespérer de soi". Jean-René Huguenin.

    - La filiation comme un rebond...

    - Dostoievski, Huguenin, c'est pur comme de la vodka blanche.

    L'alcool réveille en nous des sentiments absolutistes. Dernières notes de Miles Davis dans Around The Midnight... Nous tenons la barricade encore quelques heures et guettons le jour le pied ferme. 

     

    ... avec Pol Saint-Lazare

  • Le processus de l'ivresse

    Terra ignota poster educatif 1

    En ivresse, je suis plus Malcolm Lowry que Charles Bukowski… je veux dire que je suis pour  l’écriture qui sombre entre lumière et ténèbres, pas pour l’homme qui se démantèle. L’homme, je le préfère damné mais fier.

  • Actualité : "Lectures vagabondes"

    Ce soir, vagabondage : Naked & Warm de Bill Withers, un vin généreux et le dernier Thomas Morales… il y a cohérence.

  • Fils tonitruant et dilettante du siècle des extrêmes

    Curzio malaparte fr

    Fils tonitruant et dilettante du siècle des extrêmes, libre penseur au cœur de l'histoire, idéaliste querelleur il s'invente un nom impérial et tragique digne de son audace, Malaparte, et mena les mille vies insensées d'un caméléon. Légionnaire garibaldien, écrivain pamphlétaire, diplomate, éditeur, polémiste, technicien du coup d'état, taulard sur une île, journaliste aventurier, poète voyageur, architecte flamboyant et provocateur, témoin de la déchéance d'une civilisation kaputt, correspondant de guerre, il use sa peau sur tous les continents et sa plume sur tous les bords incompatibles d'une politique étriquée. A la fin, il offre humblement sa mort à Dieu.

  • 'J'aime pas' les Lolitas

    j-aime-pas-les-lolitas.gifOn devrait prévenir toutes les jeunes filles que le vrai prénom de Lolita est Dolores !

  • Ecrivain, Boxeur… voilà tout Cravan en deux mots

    Arthur Cravan.jpgEcrivain, Boxeur… voilà tout Cravan en deux mots. A cela on peut ajouter : le poète aux cheveux les plus courts du monde, mauvais garçon, et une série d’adjectifs qu’il se sert lui-même avec beaucoup de générosité : « mondain, chimiste,  putain, ivrogne, musicien, ouvrier, peintre, acrobate, acteur ; vieillard, enfant, escroc, voyou, ange et noceur ; millionnaire, bourgeois, cactus, girafe ou corbeau ; lâche, héros, nègre, singe, lion Juan, souteneur, lord, paysan, chasseur, industriel, faune et flore : je suis toutes les choses, tous les hommes et tous les animaux. » … c’est un peu long, mais à la fin il touche quand même !

    On trouvait trace de ces mots, de ces fragments dans les cinq numéros de "Maintenant", revue littéraire, dont il fut le directeur et l'unique collaborateur entre avril 1912 et avril 1915. Ce n’est pas faute d’avoir sollicité de l’aide « Je tiens à informer vos lecteurs que je recevrai avec plaisir tout ce qu'ils trouveront bon de m'envoyer : pots de confiture, mandats, liqueurs, timbres-poste de tous les pays, etc., etc. ». Depuis février 2011, ces pneumatiques sont regroupés dans le livre « Maintenant »… tiens, l’insolence d’ « Immédiatement » a une lignée !

    MAINTENANT
    Revue littéraire

    Pour 25 centimes SEULEMENT!
    Emportez
    100 grammes
    de poésie, de SCANDALE
    et
    les 1000 âmes d'ARTHUR CRAVAN
    Vente ambulante
    Périodicité incertaine
    Le présent numéro annule les précédents

  • L'or et le sang

    oretsangscreen.jpgNous retrouvons avec la publication du tome 3 de L'or et le sang aux éditions 12bis -le scénariste  de l'excellente série Il était une fois en France et des illustrateurs au graphisme impeccable- la formidable épopée de deux hommes que tout sépare : Calixte de Prampéand, l'aristo fortuné, et Léon Matilo, le ruffian corse. La fraternité des tranchées les a réunis. L'amitié, l'aventure balaieront l'amertume du retour à la vie civile et le dégoût des planqués, et les conduiront dans le rif en révolte. Là-bas, à la manière des héros de Kipling et Schoenderffer, ils se tailleront un royaume. Un royaume de rocaille et de sable. Sous la bannière d'Abd El Krim, ils dirigent la guerilla contre les deux puissances colonisatrices, la France et l'Espagne. On croise dans ce dernier tome un officier du 2ème Bureau retors, des politiciens manipulateurs et sournois, un officier espagnol falot et pleutre, devenant El Caudillo pour l'Histoire. Une BD de qualité ancrée dans une période méconnue.

    Pol Saint-Lazare

  • Vade-mecum de l'insurrection.

    auguste-blanqui-instructions-pour-une-prise-d-armes.gif

    Ces « instructions pour une prise d’armes » (1868-69) sont purement militaires, ou sont plutôt à aborder comme un traité de guérilla urbaine. Pour être juste, il faudrait écrire « instructions permanentes pour une prise d’armes » tant elles se détachent des futilités que sont les données politiques et sociales qui sont si liées à une époque. C’est froid comme la lucidité, précis au point d’être minutieux comme une chirurgie. Il faut lire ce guide insurrectionnel avec des feuilles quadrillées en bloc-notes et une cartographie urbaine punaisée au mur. Il serait suicidaire de se réclamer d’une quelconque insurrection sans avoir lu ce vade-mecum des barricades et de l'insurrection.

    L’auteur, Auguste Blanqui, est à huit reprises accusé d’avoir mené des activités séditieuses, condamné six fois à des peines de prison et une fois à la peine de mort, condamnation qui sera commuée en détention perpétuelle. Il connait aussi l’exil. Voici ses lettres de référence, peu peuvent s’en prévaloir ! Sédition vécue sous la monarchie, l’empire et la république, aucun de ces régimes n’ayant trouvé grâce à ses yeux lui qui prônait le remplacement du gouvernement des hommes par l’administration des choses.

  • Voleur

    georges-darien.jpg"C'était un fou qui ne respectait rien, qui avait des idées impossibles, qui s'attaquait, par fanfaronnade certainement, aux choses les plus sacrées, la société, l'armée, la famille, l'amour..." Ainsi parle Darien d'un personnage qui lui ressemblait comme un frère. On trouvera ici l'essentiel de l'oeuvre de Georges Darien (1862-1921), dont André Breton dit qu'elle "est le plus rigoureux assaut que je sache contre l'hypocrisie, l'imposture, la sottise, la lâcheté". De Biribi, son premier roman né de son expérience des bataillons disciplinaires de Tunisie, à La Belle France, réédité dans sa version intégrale, en passant par le célèbre Voleur, adapté au cinéma par Louis Malle, on découvre avec passion la jeunesse éclatante et la modernité de ce pamphlétaire inclassable, écrivain par "haine des tortionnaires et dégoût des torturés" - 4ème de couverture