Esthétique
La décadence n’est pas une excuse
Par louis--marie | Le 26/04/2020 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
J’ai envie d’un ristretto sur une piazza d’un village de Toscane, en écoutant le prélude de la première suite pour violoncelle seul de Bach. La décadence n’est pas une excuse.
La beauté sobre
Par louis--marie | Le 26/03/2020 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Les hommes imparfaits
Par louis--marie | Le 15/01/2020 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Je préfère les hommes imparfaits, pétris de paradoxes, avec leur ivraie et leur grain, au destin de roulette russe, marqués d’une corruption rachetée par la beauté d’un engagement qui les dépasse et armés de la nouvelle foi excessive et pure de tout converti. Je les préfère ainsi, parce que j’en ai rarement rencontré qui fussent foncièrement mauvais, au contraire des grands mystificateurs du bien qui se tiennent en embuscade derrière leurs certitudes, dans un monde ou l’oubli et le pardon sont absents.
Se nourrir d'une ardeur déchirante
Par louis--marie | Le 25/04/2019 | Dans Ligne de faille | Commentaires (0)
L'essence du monde
Par louis--marie | Le 15/01/2019 | Dans Citations | Commentaires (1)
L'ivresse du monde est mortelle.
Alexandre Pouchkine
J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
Par louis--marie | Le 31/03/2018 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Il y aurait une beauté brune et païenne, carnation chaude et érotique d’amante ainsi qu’il y aurait une beauté blonde et chrétienne à la blancheur lumineuse et sphérique, diffusant une ingénue douceur flamboyante. J’ai pour ma part la conscience du sang, l’extase érotique de la procréation, l’éthique de la fidélité, l’esthétique de la complicité d’une femme unique et précieuse. J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
Démagogie esthétique
Par louis--marie | Le 20/11/2017 | Commentaires (0)
La démagogie esthétique est une trahison du beau !
Epouser une grande cause
Par louis--marie | Le 01/10/2017 | Dans Ligne de faille | Commentaires (2)
S’il m’arrive parfois d’aimer le corps de certaines villes, leur âme, elle, me répugne toujours. Il faut savoir trousser un compliment comme on le fait d’une jupe, sans se perdre, pour ensuite épouser une grande cause.
En ces temps pressés...
Par louis--marie | Le 03/09/2017 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
En ces temps pressés, je me fabrique de longues heures.
La danse
Par louis--marie | Le 18/06/2017 | Dans Citations | Commentaires (0)
C'est l'été partout !
Par louis--marie | Le 14/06/2017 | Dans Ligne de faille | Commentaires (1)
C’est l’été partout ! Du bruit incessant des abeilles, aux seins nus sur la plage. Proust disait "Le monde moderne n’est pas le dernier salon de l’auto, mais un groupe de jeunes filles mal élevées sur la plage".
Leçon d'élégance : Les boutons de manchette
Par louis--marie | Le 31/05/2017 | Dans Citations | Commentaires (0)
Se méfier des grandes causes, qui occupent abusivement la place, et réhabiliter les petites : les boutons de manchette, par exemple.
François Bott, Mauvaises fréquentations (Manya 1992).
La solitude bien élevée
Par louis--marie | Le 12/03/2017 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Je crois l'élégance de l’ordre du privé, de l’intime. Elle consiste à se comporter de la même manière au plus profond de la solitude hivernale que dans la société. S’il devait en être autrement, l’élégance prendrait alors le nom de futilité.
J’y ai vu une mise en scène
Par louis--marie | Le 20/01/2017 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Si je dis : l’heure la plus sombre, en hiver, à quatre heures du matin en rase campagne. Je ne vois là aucune poésie. Et pourtant j’y ai vu une mise en scène où les mots avaient du mal à trouver leur place habituelle.
Réhabiliter la dimension virile de l'histoire
Par louis--marie | Le 16/01/2017 | Dans Coupure de presse | Commentaires (0)
Je suis dorénavant persuadé que pour mourir sérieusement, il faut redonner sa dimension virile à l'histoire !
Nous cracherons notre fumée à la face de la lune
Par louis--marie | Le 25/10/2016 | Dans Ligne de faille | Commentaires (0)
Une fois que nous aurons le monde en main, dans un vague geste de pouvoir, de vanité et d’irrespect, nous cracherons notre fumée à la face de la lune et ferons brûler le jour.
Ce fichu désert culturel - Postmodernité
Par louis--marie | Le 14/09/2016 | Dans Ligne de faille | Commentaires (1)
L’hédonisme postmoderne ! Oh pas celui d’Aristote, ou d’Epicure ! Non ! Celui de l’apparence, du règne sans partage de l’image, de l’exhibitionnisme de l’intimité, des déviants encensés, des collectifs aux intérêts miniaturisés ou de la télévision. Voilà ce qu’on propose comme culture ? La postmodernité … cette fabrique d’écervelés ! Sans pensée, pas de préliminaire, pas d’après, comme des bêtes cette recherche du coït immédiat. Cette chose immonde, gluante ou tout est culturel, où tout se vaut, n’importe quoi est culture : le sexe, le loto, les gadgets, la publicité, la mode, le maquillage, les colonnes de Buren, le piercing, les jeux vidéo … M’intéresse pas ce structuralisme ethnologique élevant les pissotières de Duchamp au rang de forme différente de la culture. Il n'y a plus ni vérité, ni mensonge, ni stéréotypes, ni invention, ni beauté ni laideur, mais une palette sèche, neutre, étriquée et épuisée. Faudra m’expulser toutes ces couilles molles et leurs égéries dans un désert quelconque voir quelle civilisation ils sont capables de commettre après avoir tué le père. Nous, on pourra de nouveau cultiver notre lopin de tradition avec des coups de folie qu’on nomme modernité.
Le camp des barbares
Par louis--marie | Le 13/05/2016 | Dans Ligne de faille | Commentaires (1)
Un livre à la main en zone contemporaine… se sentir étrangement, non plus suranné, mais barbare.
On ne sait jamais comment la colère est née
Par louis--marie | Le 21/03/2016 | Dans Pneumatiques | Commentaires (10)
L’appartement était dans un quartier qui n’avait aucun humour mais compensait avec une certaine poésie de l’abandon à laquelle il restait insensible : charme mélancolique, fausse intimité façonnée par un quotidien bourgeois. Il regardait la place à travers les persiennes de fer de la fenêtre, au troisième étage. Le front appuyé sur la fraîcheur de la vitre, il apercevait les pavés descellés de la rue dont le nom porté sur l’émail bleu de la plaque lui rappelait sa jeunesse. Son souvenir se promena quelques instants dans la rétrospective des années qui ont inventé la mélancolie des fast-foods et la poussière soulevée par les chevaux des néo-hussards. Il pensa en souriant à cette belle famille d'esthètes chaotiques qui avait fait de son adolescence une longue saison amusante. Il se souvint qu’il avait prolongé cet âge ébouriffé avec des petits moments faciles de Sisyphe heureux, de réactionnaire entendu. Il avait vécu ensuite, dandy insolent et rieur, séduit par les belles flambées que le vent transporte.
Sa pensée fut distraite par les photos posées sur le marbre de la commode du salon : un vieil indien Taos au visage parcheminé et une inuit Iñupiat dont la tignasse se mêlait aux poils de sa capuche fourrée. « Civilisations éteintes, exterminées par le Progrès idéologique » pensa-t-il. Il appuya les cinq premières notes du Requiem en ré mineur de Mozart en passant à côté du piano du couloir. Il s’arrêta face à la bibliothèque ventrue, anarchique. Merveilleux fouillis fait des dialogues rugueux, de prières de ruffians et d’espoirs de martyrs. L'idée que les mots se promenaient si près de ses certitudes l’avait toujours fasciné. Entre deux livres, il retrouva une bouteille entamée d’un single malt Ardbeg distillé sur la côte sauvage de l'ouest de l'Écosse. Il appréciait cette odeur tourbée qui évoquait le tarmac chaud après une pluie d'été. Plus loin, après la bibliothèque, dans la chambre beige qui s'ouvrait à droite, quelques peintures attendaient depuis des années d’être accrochées au mur. Son sac était posé sur le grand lit. L’odeur musquée du tabac froid, le calme de l’appartement, l’ordre dépoussiéré, prolongeaient l’idée de départ imminent.
Avant de fermer la porte, dans le petit vestibule, il décrocha les photos de famille du cadre du miroir. Il laissa passer un sourire en regardant les portraits de sa femme et de ses enfants ; soulagé de les savoir à l'abri dans la solidité d’une vieille bastide. Là-bas, ils étaient invincibles sous le regard fraternel des gens du pays qui calculent encore le temps en saison. Il ne lui restait que quelques minutes avant que sa présence ne soit remarquée par les bandes urbaines qui écumaient le centre-ville. Sur le pas de la porte, il se demanda comment ce monde en était arrivé à cet état tendu qui fait passer du rire aux lames, de la civilisation aux hordes, des feux de la Saint Jean aux colères hurlées à la lueur des Molotov et des tirs éclairants des GL-06 de 40 mm.
En sortant de l’immeuble, son acuité dopée à la sensibilité de l’insomnie et à la lucidité du jeûne se heurta aux hurlements suicidaires du siècle. A l’angle de la place, l’hôtel néo-gothique avait été pillé et souillé de graffitis qui livraient le monde au vagabondage et au ravage de mots mythomanes et exhibitionnistes. Les jeunes arbres de la place minérale avait été arrachés. Les étals des bouquinistes avaient été brûlés ; les livres éventrés se rependaient en une longue traînée blanche qui prenait fin dans la bouche du métro.
Il sentait en lui cette colère nouvelle, floraison tardive des chahuts vivaces de sa jeunesse. Il passait maintenant devant les mots, en première ligne dans le parfum lourd et tenace de la guerre.
Toute révolution doit être esthétique
Par louis--marie | Le 20/02/2016 | Dans Ligne de faille | Commentaires (10)
Toute grande démarche doit contenir une part intransigeante d’esthétique. On ne fait pas la révolution en bermuda et en tongs.
Moines-soldats, beatniks céliniens et dandies grandioses
Par louis--marie | Le 04/09/2015 | Dans Pneumatiques | Commentaires (1)
J'ai un penchant irraisonné pour les héros picaresques qu'ils soient moines-soldats, beatniks céliniens ou dandies grandioses du bout du monde. J'aime leur absence de vanité dans la révolte, leur propension à faire coexister le fabuleux de chaque époque, leur art de vivre détaché des pesanteurs. J’admire que ces amants brûlés aux fièvres d’un amour unique, soient également ceux qui versent toujours joyeusement leur sang avec l’abandon des hommes incurables.
J’affûte quelques arguments indiscutables
Par louis--marie | Le 01/08/2015 | Dans Ligne de faille | Commentaires (2)
Durant l’été j’affûte quelques arguments indiscutables pour défendre un mode de vie exigeant qui dit merde aux théories pour ne laisser place qu’à l’action et à la poésie. Je vis au bord du monde, les pieds dans l'eau. J'aime les tamaris, le granit, le temps paisible. Puis, à la saison des ciels de tempête qui arriveront à la fin des longs jours d’été, au crépuscule de l’hiver, je serai prêt.
Toutes les femmes de pouvoir sont en veste-pantalon. C'est déjà une défaite des femmes.
Par louis--marie | Le 12/07/2015 | Dans Fais tes Humanités | Commentaires (2)
Demain j’irai au Grand-Palais, j’ai besoin de beauté durant quelques heures. J'irai admirer la Vénus à son miroir de Velázquez. Après La naissance de Vénus de Botticelli et La Vénus d'Urbin du Titien, Velázquez apporte une dernière touche lumineuse et baroque au triptyque à la gloire de la divinité de la femme. Mais Vénus, déjà consciente des lâchetés et abandons à venir, se couche puis tourne dédaigneusement le dos au monde, au fil de ces trois peintures.
Après, par petites touches discrètes puis plus hardies, la femme s’est mise à porter des vestes-pantalons sombres et fumer le cigare pour signifier la défaite de l’amour et de la beauté et de la séduction, qui étaient les attributs de Vénus.
Le célibat, cet enlisement tragique !
Par louis--marie | Le 03/05/2015 | Dans Pneumatiques | Commentaires (4)
Ah ! le célibat, cet enlisement tragique, cette désolation, ce pathétique journal de la médiocrité aux plaisirs anxieux, confondant les petites habitudes et les grandes traditions, végétant dans une maison de famille parée d’antiquités aux grands airs bourgeois… Vous en avez surement croisé de ces célibataires à « l’irritabilité nerveuse de petite maîtresse ». Misogynes coincés entre une lecture homosexuelle et une appréhension onaniste de la vie amoureuse, songeant, coupe papier au clair, à une vie ombrageuse, aventureuse. De ces collectionneurs de soldats de plomb qui, n’ayant jamais trempé dans le moindre bain d’animalité, de virilité, ayant rêvé de devenir guerrier, puis chasseur, puis collectionneur d’armes, terminent porteur de gerbe auréolé d’un grand prestige auprès de mille putains suries qui finissent par faire un portrait cubique d’une femme jamais réellement approchée. Saloperie d’ersatz de vie qui ressemble bien moins à un parcours initiatique qu’à une suite de faux départs.
Je les hais ces vieux garçons à les entendre prêcher leur vice en jouant de la confusion des termes avec le solitaire, l’ermite ; d’avoir séquestré le mot solitude pour l’abuser ; d’avoir usurpé la réputation d’illustres excentriques pour se parer de leur similitude approximative. Je les déteste ces vieux beaux d’avoir participé, sous couvert de libertinage, à la profanation moderne de la femme pour y placer leur culte du nombril. Plus encore d’avoir contribué à la désacralisation du mariage tourné en mascarade de burlador, pour prescrire leur dépendance aux cartes postales pornographiques, leur attachement aux collections de timbres exotiques, leur inclination à la consommation d’un compte épargne-temps dédié aux lectures mal assimilées, au golf et aux voyages interlopes. Je les vomis ces vieux égoïstes décadents, oisifs perdus au fond des saunas, des fins de soirée et des fauteuils club… incapables finissant leur cycle, sans enfant, en patinant de vieux chiens et de jeunes pages entre deux giclées de mélasse stérile.
Comment notre société en est arrivée à draguer ces tâcherons de l’individualisme ayant abandonné la vie par succession de petits caprices ? Comment ces déserteurs de la bastide familiale, ces ilotes coincés entre les laids et les médiocres, ont-ils pu colporter l’idée qu’il pouvait exister une éthique du célibat en dehors de celle des ordres religieux ? Comment expliquer cette adoration de soi proposant comme règle une série de variations sur le thème d’un moi libidineux, étriqué et cruellement dépourvu d’ambition.
Laissons crever les célibataires, la réalité de la bastide et du clan est une expérience à tenter ! Celle qui va de quelques moments de solitude à l’extrême de la solidarité, celle faite de sang, de joie, de sueur et de larme. Celle du courage de l’amour unique d’une très belle femme absolument intolérante, faite de maintien, de corps et d'esprit. La plus belle femme est une déesse joyeuse baignée dans une infinité de féminités... ses seins font d’elle une mortelle. Dieu que ma femme est belle ! La puissance de la joie est ici. Seul l'amour achevé est parfaitement romantique... On se fout des principes de la modernité portés par ces arides personnages, on veut des lignes de folk, l'amour, la littérature dégagée, l’amitié, l’art. Revenir à la base, se gorger de ce partage. Pour la vie, seul compte l'ordre naturel d’une femme et d’un homme unis, la beauté naît de cette équation.
Cette fatigue amoureuse
Par louis--marie | Le 02/03/2015 | Dans Citations | Commentaires (2)
N'est-ce pas la part la plus excitante de leur beauté, cette fatigue amoureuse qui vitre et cerne leurs yeux et leur durcit un peu le visage.
Paul Morand
L’éloge du moi à tous les étages de l’indécence
Par louis--marie | Le 14/12/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (1)
Trouble de la personnalité histrionique … voilà le mal, ce besoin excessif de plaire, l’éloge du moi à tous les étages de l’indécence, la séduction pornographique où rien est caché, tout est obscène d’exhibitionnisme…et le vomi des pleurs pleins de caillots de ressentiments, de colère, de drame, de victimisation si chacun ne vient pas flatter la croupe, chialer avec… un théâtral pathos acclamé par les média, mis en scène par les réseaux sociaux.
Qu’offre-t-on à notre admiration ?
Par louis--marie | Le 22/11/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (1)
Qu’offre-t-on à notre admiration ? Une brune avec des yeux où tout homme aperçoit un lit défait là où nous désirions l’exemplum antique de Lucretia. Je condamne l'insupportable supplice de la médiocrité tout autant que le suicide de la morale.
Brûler la nuit
Par louis--marie | Le 08/11/2014 | Dans Ligne de faille | Commentaires (1)
Il nous faut de nouveau le feu sacré... et ce feu, nous pourrions alors le retourner contre les Nuits !
Une fraternité, insensible aux mauvais courants du monde
Par julius-falco | Le 14/10/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (5)
J’ai toujours rêvé de l’existence d’une société secrète, qui se rencontrerait dans des lieux sombres parfumés d’effluves mêlant l’opium, l’encens et le soufre ; un clan, un peu obscur, qui serait le repaire de chevaliers venus d’un autre siècle, échoués sur les rivages pollués du monde moderne ; une fraternité, insensible aux mauvais courants du monde, fondée sur la quête de la Justice, de la Beauté et de l’Ordre juste ; bref j’ai toujours rêvé de l’existence d’une famille, amante de la pénombre, dont les membres brûleraient ensemble du même feu qui les habite.
Il prit la mer, symboliquement...
Par louis--marie | Le 01/10/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Un homme, très siècle légendaire, exige doucement de son piano quelques notes virtuoses et désabusées pour accompagner son exil. Il joue tout aussi bien la partition du dandy hautain et élégant, insolent et distingué, relevé d'une fermeté étrangement inattendue car sauvage... réflexe de race dit-il comme une excuse toujours mal comprise. Il a ajouté l'arrogance, il y a peu, pour prolonger le noir. Se devine quelque chose d'inné dans cette faculté à s'exagérer sans se défaire d'une légèreté de duelliste. Il parcourt le grand salon des yeux, s'arrête sur l'énorme cheminée aux lignes cisterciennes, cache à demi un sourire. Passé aux tamis de la morale contemporaine, peu de ses traits de caractère survivent aux accusations de la bien-pensance... accusé de s'être délibérément placé à rebours de son époque, sur les hauteurs, de s'être rendu inaccessible aux autres.
"Anachronisme aristocratique" avait conclu le jugement. L'affaire était entendue comme double accusation, celle d'être obsolète en plus d'être un parasite resté contagieux. Il est vrai qu'il s'est exposé à tous les derniers excès de son siècle... aventures, mauvais sujets, engagements irrévocables... esprit aiguisé de toutes les pierres, frotté de toutes les étoffes... sang, coups, œuvre, désordre... trafiquant clairvoyant, péripéties douteuses de mandarin... aussi le cynisme, celui né d'avoir trempé son imagination dans la réalité. Ils voulurent lui faire porter une croix cousue sur ses vêtements... un bannissement. Il refusa : une faute esthétique plus qu'éthique lança-t-il au Comité de Vigilance.
Il prit le parti de l'exil, loin des villes fumantes, non pas en paria, mais en homme libre ayant le dégout de cette cité et de ses censeurs moralistes. L'homme bénéficie d'atouts enviables : la nature le reconnait d'entre les siens ! Il prit la mer, symboliquement… pour se purifier.
Debout, léger, essentiel
Par louis--marie | Le 29/09/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
L'adolescence reste trop souvent l'exaltation de pouvoir s'agenouiller, nuque raide face à un amour, une cause, un idéal... quelque chose qui semble si définitif. C'est après qu'on apprend à être debout, léger, essentiel.
Notre vraie vie est dans l'immortalité
Par julius-falco | Le 23/09/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Trouver la force de se réinventer. Modifier l'organisme s'il le faut. Changer de voie, changer de tout. N'être rien d'autre que ce qui est essentiel en soi, rejoindre son centre et rester près du feu. Le temps de l'insolence est venu et avec lui le temps de la vérité : être à jamais un esclave ou bien être un jeune loup.
Eté baroque
Par louis--marie | Le 17/08/2014 | Dans Citations | Commentaires (2)
Un homme qui n’aime pas l’Italie est toujours plus ou moins un barbare.
Félicien Marceau
Ami de nid d'aigle
Par louis--marie | Le 09/08/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
O mon ami, ami enraciné, ami de nid d’aigle au visage d’ombre et d’éclair, nous voilà Princes d’Empire et de bordées sur notre forteresse pour l’avoir conquise dans la furie de nos galops. Nous nous sommes retrouvés dos à dos, face aux autres, pour des mots, des pensées brunes ou blondes, des projets de révolte, le même goût du sel et des vents violents et la même vision d'une terre ultime.
J’aperçois les coups de poings dans dix ou vingt ans
Par louis--marie | Le 09/08/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
J’ai maintenant un tas de livres qui monte, qui se constitue. Je vois bien les mouvements désordonnés, j’entends surtout les bruissements, les glissements, les escalades, les coups de marteaux, de gueules, de poings… Des auteurs qui s’arrangent d’une promiscuité, d’autres qui s’élèvent par celle-ci ou sont poussés vers le vide… Ascenseur et Echafaud ! Je souris de voir les grands frères et les pères placer la famille sur cette pyramide bancale. Il y a déjà des clans, des terres et donc des héritiers. Les lauréats qui attendent la fin de la construction pour se faire hisser sur le sommet, sûrs et fatigués de leur rang. Vieux célibataires reconnaissant à demi un enfant illégitime, ou égaré, pour porter le catafalque. Belles, distantes, charmantes, les femmes encouragent ; terrifiées d’imaginer que le temps, volant leur beauté, n’en profite pour effacer ce que leur intelligence a créé. Entre vieux beaux et courtisanes, dans les coins, forcément, les coquins et les libertins. Il y a des morts, des exécutés, des ressuscités et même des suicidés. Sur les montants, les renégats et les maudits montent et descendent à leur guise, insolents. Je pressens des étages qui se grimperont en courant. Je la vois presque cette bibliothèque, je l’aperçois dans quelques années. Forcément, je sens, simultanément, les idées qui s’agrègent, le caractère qui se renforce, les convictions, les révoltes… J’aperçois les coups de poings dans dix ou vingt ans.
Dandy baroque
Par louis--marie | Le 30/05/2014 | Dans Citations | Commentaires (3)
Nous voulons bien de l'enfer si nous y entrons dans un beau manteau qui attire les regards.
Roger Nimier
Club privé d'esprit
Par louis--marie | Le 18/05/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (3)
A un club privé, aménagé sous un nom illustre, dont l’admission facile ne serait réservé qu’aux imbéciles, aux collectionneurs de citations et aux jeunes gens très riches (finalement souvent les mêmes) - cette humanité vautrée sur des fauteuils en cuir, cachée dans de grasses maisons closes d’esprit - je préfère la coterie ou la société secrète pour son odeur de souffre et son côté exotique qui convient mieux aux yeux bleus et aux femmes minces.
Bure, kilt et sarong
Par louis--marie | Le 18/05/2014 | Dans Ligne de faille | Commentaires (4)
Bure, kilt, sarong sont des choix de dandys Baudelairiens pour habiller le prêtre, le soldat et le poète. Le reste de tissu habille les femmes élégantes, les vieux fantasques et aujourd’hui les fades évirés.
La simplicité, complément indispensable à toute vie élégante
Par louis--marie | Le 09/05/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Je suis pour la richesse qui ne crie pas l’opulence et pour la pauvreté qui ne crie pas famine.
Aujourd'hui la plupart des hommes s'épousent eux-mêmes
Par louis--marie | Le 09/05/2014 | Dans Citations | Commentaires (0)
La plupart des hommes épousent une médiocre contrefaçon des hommes, un peu plus retorse, un peu plus souple, s’épousent eux-mêmes. Ils se voient eux-mêmes passer dans la rue, avec un peu plus de gorge, un peu plus de hanches, le tout enveloppé de jersey de soie, alors ils se poursuivent eux-mêmes, s’embrassent, s’épousent. C’est moins froid, après tout, que d’épouser un miroir. La femme est rare, elle enjambe les crues, elle renverse les trônes, elle arrête les années. Sa peau est le marbre. Quand il y en a une, elle est l’impasse du monde… Où vont les fleuves, les nuages, les oiseaux isolés ? Se jeter dans la femme… Mais elle est rare… Il faut fuir quand on la voit car si elle aime, si elle déteste, elle est implacable. Sa compassion est implacable. Mais elle est rare.
Jean Giraudoux
Hâtivement, fuir la ville !
Par louis--marie | Le 25/03/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Hâtivement, fuir la ville ! On se trompe toujours lorsqu’on croit pouvoir se déplier hors de la forêt, loin des embruns
Siècle nonchalant
Par louis--marie | Le 09/03/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Dans le déroulement exaltant et plus que millénaire de notre civilisation, notre époque apparait comme figée. Progressivement le monde a été livré à la nonchalance, et c’est cette mollesse que l’on propose à l’excitation de ma génération. Se révolter devient alors une aventure superbement urgente et absolue. Des printemps de réflexion, des hivers d’indignation et toutes ces délibérations déguisées en résistances, doivent forcément aboutir à l’action. Et celle-ci doit être absolument coupante, décisive, déchirante, elle doit interrompre le temps de la science et de la conscience pour une plongée brutale et grisante dans l’inconnu où il n’est plus concevable d’observer une distance démocratique.
Intense
Par louis--marie | Le 10/02/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (1)
L’aventure épaissit les secondes
Dernier bivouac !
Par louis--marie | Le 03/02/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (1)
Il nous reste le feu, le chant et la nuit !
Au bar Lean de la rue du Port
Par louis--marie | Le 28/01/2014 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
Récurrence du port, de la mer, des départs, de l’exil, du foyer à l’abri des brisants, les mains calleuses, bourrues d’amitié, le bateau qui sombre et le cimetière face à la mer, habité de cercueils vides de marins … la suspicion que ceux-ci soient naufragés dans un lointain pays exotique. Dans mon imaginaire, la gare, c’est plutôt l’attente, le baiser volé, le hall désert, le train qui déraille, les corps démantelés, les morts, le fer et le feu fondus en un seul crissement aigu. L’aéroport, c’est la modernité, la rapidité, le bond, le voisin anonyme, les fesses de l’hôtesse, l’étroitesse du hublot, le confinement, la démonstration excessive du détournement ou de l’explosion.
Bonne fête de la Nativité
Par louis--marie | Le 14/12/2013 | Dans Ligne de faille | Commentaires (3)
Le père Noël, c'est le plan Marshall contre la tradition, les grands magasins contre le feu de cheminée, le matérialisme contre l'esprit de famille. Dans le choix entre un gros barbu en pyjama rouge élevé au Coca-cola et un nouveau-né, je parie sur la jeunesse... No hell !
Ecrit de jeunesse
Par louis--marie | Le 08/12/2013 | Dans Pneumatiques | Commentaires (0)
L’Amitié comme introduction à l’éthique, l’Amour comme introduction à l’esthétique. Voilà les points d’appui ! Mais nous sommes pressés, elle non, car la femme appartient au temps, l’homme à l’époque. L’Amitié d’abord, ensuite la femme ! A chaque âge un tourment. En attendant, la femme se résume souvent en une porte qui claque !
Bonjour, Je reviens sur un point de détail mais Woz avait raison : la Mercedes fatale était bien une ...
Bonjour, Je reviens sur un point de détail mais Woz avait raison : la Mercedes fatale était bien une ...
Ou comment rester immortel d'un coup de révolver ! Beau texte que celui-là...
« On ne se souvient pas des jours, on se souvient des instants », disait Cesare Pavese
Arrivés ensemble du côté de Berlin, un jour d'hiver 85, les images me reviennent de quelques moments ...
« Nous, on fait dans l’plomb ! »
Superbe !
C'est peut-être une mue : "Tous les trente ans, le monde laisse tomber une peau", disait Paul Morand ...
Personne n'y prête attention, mais j'aime tes #hashtag insolents.
J'y ai des souvenirs de fins de nuits qui nous obligeaient à partir séance tenante voir la mer du côté ...
Soljenitsyne le disait déjà : « À y regarder de l’extérieur, l’amplitude des convulsions de la société ...
Ami de jeunesse Olivier je pense souvent à toi. Repose en paix ou tu te trouve Éric
”Vous êtes le seul peintre moderne qui donne du génie au spectacteur. Chaque toile ouvre des possibilités ...
Salut camarade ! Faut-il que je sois décati, je n'avais pas vu ça… Un an et demi plus tard, enconfiné ...
est le titre sublime d’un album de Lavilliers… vanité et exotisme.
C'est, je crois Jorge Luis Borges, qui disait qu'un gentleman ne peut s'intéresser qu'à des causes perdues ...
Super clin d’œil
Magnifique détail ! Que de talents en Occident, quelle histoire des Arts !!! Le constat est amer aujourd'hui ...
IL reste des poches de résistants qui sont pétris de ces valeurs et de certitudes quant aux solutions ...
Sabre au clair! On retourne dans la brêche.