Erudit

  • Le savant, le poète, le philosophe, le prêtre et le prophète.

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    La figure de l’intellectuel cristallise les notions d’immobilisme, de lâcheté, d’abstraction voire de perversion. L’idée de décadence n’est jamais très loin. Je regrette cet état, j’aimerais voir ces intellectuels, ces savants, ces lettrés ou ces précepteurs retrouver leur légitimité de Pères fondateurs. Cette ré-intronisation passe par une définition exacte de ce qu’est un intellectuel, ou de ce qu’il n’est pas. Administrateur, bureaucrate, clerc, normalien, polytechnicien, banquier, expert, cosmopolite ne sont que des excroissances de la plèbe, ils s’expriment sur la place publique. Il est faux de dire qu’est intellectuel tout ce qui accède à la une des journaux, à la chronique. C’est traquer le reflet de l’or dans les figures de chair bronzées des petits hommes de vanité. Le savant, le poète, le philosophe, le prêtre et le prophète trahissent leur fonction lorsqu’ils laissent parler ces scribes minuscules en leur nom. Pour être visible de la multitude, ils doivent parler du haut des môles, des stèles et de l’antique Agora, c’est la place qu’ils doivent retrouver. La phalange des légataires de ces Pères, bras armé de la reconquête, prépare la recouvrance impériale de cette civilisation.

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