crépuscule de civilisation

  • Chaque ruine m'écrase !

    Terra ignota chaque ruine m ecrase
     

    Chaque ruine m’écrase. Surgit toujours la culpabilité douloureuse de ne pas avoir su tenir une promesse de conservation, de transmission. Les ruines sont un sceau d’infamie que l’on porte comme autrefois les catins portaient la fleur de lys, appliquée au fer rouge sur leurs épaules, pour les déshonorer.

  • Après-midi d’avant-guerre

    Terra ignota moment

    C'est une fin d'après-midi d’avant-guerre, le soleil tombe lentement derrière la ligne de crête, le froid avance à la même vitesse que l’ombre dans un ciel imparfait, entre nuages et brumes.Tout glisse vers la pâle couleur du crépuscule. Le gouvernement s’éteint dans la léthargie d’une fin de règne, les bêtes s’enterrent, le monde se contracte et crisse comme la glace du lac Baïkal lorsque de grandes fissures apparaissent. Les tendresses emportées et les douleurs héroïques se regardent dans les flammes des feux de cheminée, dont les braises resteront comme l’ultime preuve du scandale de nos singulières désillusions. Rien ne parle des prémices de la guerre comme ces moments-là.