Le salon de la guerre.

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Ainsi furent nommés les guerriers parce qu’il y avait des guerres comme il y a des soldats quand il ne reste plus que la solde ! Après l’épopée des guerriers vint l’ère des techniciens de la guerre. Aujourd’hui analystes de centre de gravité, spécialistes de la numérisation du champ de bataille, lanceurs de bombes, pilote d’avions, prennent le pas sur le guerrier. Le choc des corps est remplacé par le « combat tour à tour symétrique, dissymétrique ou asymétrique », ce qui est une autre façon de dire qu’aujourd’hui un millier de tonne de munitions lancé a longue distance à une bonne probabilité d’attendre au moins un «guérillero, rebelle, moudjahidine, terroriste » équipé d’une kalachnikov à trois copecks. Pour plagier Thucydide, je dirai : [l’avion] serait une arme hautement prisée si elle pouvait distinguer les braves des autres ». Il s’agit ensuite, et de manière incantatoire, de crier « c’est la guerre » pour se croire paré des atours de l’hoplite et se barder la poitrine frêle et pâle du rouge de la Légion d’honneur. Adieu honneur, courage, colère mais aussi compassion et respect qui furent les qualités de nos derniers guerriers. Aujourd’hui le dur langage de la guerre fait place à celui des salons de l’Ecole de Guerre et l’honneur est décliné dans un pluriel indécent, reflet de l’image de soi et non plus du don de soi. Après le temps des fauves et des phalanges voici venir celui des requins et des réseaux. Aujourd’hui derrière la cambrure du héros ne il n’y a plus qu’une certaine tristesse ou une jambe de bois, là où naguère il y avait, preuve  du fruit de l’action guerrière, la posture altière et fière de celui qui avait la reconnaissance de la Cité.

Héros Honneur Guerrier

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