Hussard

L'esprit Hussard ! Une sorte de "Club Roger Nimier" souterrain et mystérieux.

  • Invulnérable

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    Je suis persuadé que ce qu’il manque chez mes contemporains, c’est une once de virilité. Quelque chose qui n’est pas superficiel, déviance, complaisance, désespoir. Je ne dis pas être soudard, je dis être viril, rude, âpre, invulnérable.

     

  • L’orgueil, cette religion de suicidé

    Terra ignota la mort suicide

    Il s’était inventé un silence romanesque dans lequel il promenait ses incertitudes comme des plaies crucifiantes. Il ne savait pas que la tristesse était un vice. Il la croyait sentiment poétique et y glissait amour des femmes, littérature hussarde, narcose politique et croyances exotiques. Le problème des vices est que l’on peut honnêtement les prendre pour des vertus. La crispation du vice en vertu est d’ailleurs une monstruosité qui ravage le monde moderne. Lui était dévasté de ne pas distinguer l’humilité de la modestie, la charité de l’humanitaire, le pardon de la tolérance, l’idéal du raisonnable. Le grand vainqueur de cette confusion, c’était l’orgueil. Car il était devenu orgueilleux à force de tristesse solitaire. Et l’on sait que l’orgueil est un feu follet qui se radicalise en mépris, cette religion de suicidé. D’ailleurs, il défiait le canon lugubre de son Glock 21 avec une piété armée de tristesse.

     

  • On ne sait jamais comment la colère est née

    Terra ignota la melancolie des fast foods

    L’appartement était dans un quartier qui n’avait aucun humour mais compensait avec une certaine poésie de l’abandon à laquelle il restait insensible : charme mélancolique, fausse intimité façonnée par un quotidien bourgeois. Il regardait la place à travers les persiennes de fer de la fenêtre, au troisième étage. Le front appuyé sur la fraîcheur de la vitre, il apercevait les pavés descellés de la rue dont le nom porté sur l’émail bleu de la plaque lui rappelait sa jeunesse.  Son souvenir se promena quelques instants dans la rétrospective des années qui ont inventé la mélancolie des fast-foods et la poussière soulevée par les chevaux des néo-hussards. Il pensa en souriant à cette belle famille d'esthètes chaotiques qui avait fait de son adolescence une longue saison amusante. Il se souvint qu’il avait prolongé cet âge ébouriffé avec des petits moments faciles de Sisyphe heureux, de réactionnaire entendu. Il avait vécu ensuite, dandy insolent et rieur, séduit par les belles flambées que le vent transporte. 

    Sa pensée fut distraite par les photos posées sur le marbre de la commode du salon : un vieil indien Taos au visage parcheminé et une inuit Iñupiat dont la tignasse se mêlait aux poils de sa capuche fourrée. « Civilisations éteintes, exterminées par le Progrès idéologique » pensa-t-il. Il appuya les cinq premières notes du Requiem en ré mineur de Mozart en passant à côté du piano du couloir. Il s’arrêta face à la bibliothèque ventrue, anarchique. Merveilleux fouillis fait des dialogues rugueux, de prières de ruffians et d’espoirs de martyrs. L'idée que les mots se promenaient si près de ses certitudes l’avait toujours fasciné. Entre deux livres, il retrouva une bouteille entamée d’un single malt Ardbeg distillé sur la côte sauvage de l'ouest de l'Écosse. Il appréciait cette odeur tourbée qui évoquait le tarmac chaud après une pluie d'été. Plus loin, après la bibliothèque, dans la chambre beige qui s'ouvrait à droite, quelques peintures attendaient depuis des années d’être accrochées au mur. Son sac était posé sur le grand lit. L’odeur musquée du tabac froid, le calme de l’appartement, l’ordre dépoussiéré, prolongeaient l’idée de départ imminent.

    Avant de fermer la porte, dans le petit vestibule, il décrocha les photos de famille du cadre du miroir. Il laissa passer un sourire en regardant les portraits de sa femme et de ses enfants ; soulagé de les savoir à l'abri dans la solidité d’une vieille bastide. Là-bas, ils étaient invincibles sous le regard fraternel des gens du pays qui calculent encore le temps en saison. Il ne lui restait que quelques minutes avant que sa présence ne soit remarquée par les bandes urbaines qui écumaient le centre-ville. Sur le pas de la porte, il se demanda comment ce monde en était arrivé à cet état tendu qui fait passer du rire aux lames, de la civilisation aux hordes, des feux de la Saint Jean aux colères hurlées à la lueur des Molotov et des tirs éclairants des GL-06 de 40 mm.

    En sortant de l’immeuble, son acuité dopée à la sensibilité de l’insomnie et à la lucidité du jeûne se heurta aux hurlements suicidaires du siècle. A l’angle de la place, l’hôtel néo-gothique avait été pillé et souillé de graffitis qui livraient le monde au vagabondage et au ravage de mots mythomanes et exhibitionnistes. Les jeunes arbres de la place minérale avait été arrachés. Les étals des bouquinistes avaient été brûlés ; les livres éventrés se rependaient en une longue traînée blanche qui prenait fin dans la bouche du métro.

    Il sentait en lui cette colère nouvelle, floraison tardive des chahuts vivaces de sa jeunesse. Il passait maintenant devant les mots, en première ligne dans le parfum lourd et tenace de la guerre.

     

     

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  • Code for victory : Etre éclatant

    Affiche terra ignota code for victory xiv

    Son extrême droite d’imprégnation catholique était celle de Baudelaire qui se caractérise par le goût des gilets éclatants et des causes perdues.

    Angelo Rinaldi au sujet de Roger Nimier.

  • Se battre, hurler de joie ...

     Se battre et hurler de joie

     Alors, on peut relever la tête et prendre les armes. Il ne reste qu’à se battre et à hurler de joie. La guerre est noble. Il ne peut y avoir de vie sans combat ; le refuser c’est accepter la servitude. Je suis fier de mes passions, comme de mes erreurs. Je suis fier de mon miroir. La profondeur de nos défauts est le reflet de notre démesure. Je veux vivre encore, je veux aller plus loin. D’ailleurs j’ai décidé de ne pas mourir. Je n’abandonnerai jamais la vie et je le jure devant tous les dieux et tous les diables. Jamais je n’abandonnerai la vie. 

  • La préméditation de l’amitié se conçoit dans l'endurance d'une vertu.

    Amitie

    Il y a trois types d’amitié. Celle inférieure, de l’utilité, qui n’est que calcul et besoin, réceptacle du politique et du marchand. Au-dessus, celle du plaisir qui est simplement celle de l’entente généreuse de la jeunesse. Au-delà, supérieure, aristocratique, celle selon la vertu, elle est celle des hommes vertueux qui sont semblables en vertu.

  • La guérison de la colère

    Terra ignota seule compte la revolte

     Seule compte la révolte. C’est la guérison des sentiments de colère et de haine. Mais ces passions ne se guérissent qu’en éclatant.

    Roger Nimier

  • Dandy baroque

    Combattant et elegance2

    Nous voulons bien de l'enfer si nous y entrons dans un beau manteau qui attire les regards.

    Roger Nimier

  • Club privé d'esprit

    Club privé et enclos à bestiaux

    A un club privé, aménagé sous un nom illustre, dont l’admission facile ne serait réservé qu’aux imbéciles, aux collectionneurs de citations et aux jeunes gens très riches (finalement souvent les mêmes) - cette humanité vautrée sur  des fauteuils en cuir, cachée dans de grasses maisons closes d’esprit - je préfère la coterie ou la société secrète pour son odeur de souffre et son côté exotique qui convient mieux aux yeux bleus et aux femmes minces.

  • Je crois les causes généreuses faites pour les cœurs perdus

    Lupanar bourgeois

    J’entends, insolente et légère, une jeune légion étrangère buissonnière s’impatienter à l’orée du béton de notre société.

    J’entends la première ligne trépigner sous le couvert de la forêt. Faite des cicatrices du siècle, elle aligne les fils des cadets de Gascogne, les descendants des chouans, les princes audacieux ou encore les bannis et les exilés… tous ces cœurs perdus. Rênes courtes et verbe haut sur leurs montures, chacun prêt à faire l'histoire, dédaignant les honneurs tout en jetant négligemment un coup d’œil enfantin sur leurs beaux panaches blancs…

    Je les entends maintenant dans le sillage empanaché des Mousquetaires et de Cyrano, voilà le galop des  hussards, la charge des Uhlans, la mitraille des maquisards, toute une coterie de disciples de l’insolence, une école de l’irrévérence, une armée des ombres toute en contraste, accablée de mépris qui vient cogner à la porte du Lupanar de la jouissance sans entrave pour exiger la fin de la grande partouze !

  • Société des Altérés

    la-societe-des-alteres.jpgSymbole du Hussard poussant à l'extrême - et le plus naturellement du monde - d'extraordinaires qualités de courage et d'audace, le général Lasalle offre l'image du Héros Antique qui regarde la mort non comme une fin mais comme un accomplissement : « un houzard qui n'est pas mort à trente ans est un Jean-Foutre ».

    Il créa la Société des Altérés où il était interdit de dire que l’on n’avait plus soif, voua un culte aux alcools forts, aux attaques brutales, aux coups de sabre téméraires.

    Son épitaphe, il l’a écrite de son vivant à sa femme : "Mon cœur est à toi, mon sang à l’Empereur, ma vie à l’Honneur."

  • Un Hussard ? Quel âge ?

    Terra ignota huzar by jp

    -          Un Hussard ? Quel âge ?

    -          La quarantaine !

    -          Un jean-foutre alors !

  • Près de trente vies plus ou moins véritables pour un authentique destin

    Terra ignota service

    Voleur, bagarreur, mélomane, aventurier, maître d'armes, uhlan, faussaire, duelliste, séducteur, dandy, joueur de cartes, garde du corps d'un Roi sans royaume, bretteur, saltimbanque, mystique, précepteur fauché d'une princesse russe, trafiquant d'armes, officier de légion millionnaire, sénateur mondain, anarchiste, rimeur, sabreur, trompe la mort, hussard, polyglotte érudit , tueur à gage, esthète, guerrier... Près de trente vies plus ou moins véritables pour un authentique destin

     

     

  • La 'retira' de l'histoire

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    Au fond, mes contemporains se sont mutilés et ne se sont réduits qu’à une petite servilité, pour échapper au champ de bataille. Leur colère jalouse s’exerce aujourd’hui à l’encontre de ceux qui ont conservé un penchant assidu pour le combat au corps à corps.