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Croire de nouveau qu’il y a encore quelques rêves à réaliser
- Le 05/05/2018
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M’absoudre dans la beauté crissante du grand lac gelé, aux figures fractales, aux arêtes vives heurtées. Me noyer dans l’ivresse ruisselante de la pluie d’hiver. Courir jusqu'à m'en glacer les poumons, la chair transpercée d’aiguilles de verre que le vent me lance. M’égarer dans la brume gardienne du fracas sourd des coups de tonnerre. Faire lieu d’une cabane, de la contraction d’un moment abandonné de la modernité. Rester loin des carnages, du suicide précipité de l’occident, ce souverain défunt d'une promesse non tenue. Ressurgir de l’exil au printemps. Reprendre à la patère, la veste rugueuse, vieil étendard fidèle de l’aventure. Croire de nouveau qu’il y a encore quelques rêves à réaliser pour les assoiffés de bleus, pour les yeux perdus.
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La souffrance avec des mots irréprochables
- Le 28/04/2018
- Dans Pneumatiques
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La souffrance avec des mots irréprochables est un luxe de poète, de soldat, de trappiste.
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L'aventure n'a rien à voir avec la jeunesse
- Le 21/04/2018
- Dans Pneumatiques
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L'aventure sourit rarement au jeune âge, c'est son châtiment.
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Rome est assurément une ville faite pour y mourir.
- Le 14/04/2018
- Dans Pneumatiques
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Là, gisait le mal
- Le 07/04/2018
- Dans Citations
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Là, dans ce monde de mécanisme avide, si avide, d’une avidité mécanique, brillant de lumières, vomissant du métal chaud, et éclatant des mille bruits du trafic ; là gisait le mal immense, prêt à détruire tout ce qui ne s’adaptait pas.
David Herbert Lawrence
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J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
- Le 31/03/2018
- Dans Pneumatiques
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Il y aurait une beauté brune et païenne, carnation chaude et érotique d’amante ainsi qu’il y aurait une beauté blonde et chrétienne à la blancheur lumineuse et sphérique, diffusant une ingénue douceur flamboyante. J’ai pour ma part la conscience du sang, l’extase érotique de la procréation, l’éthique de la fidélité, l’esthétique de la complicité d’une femme unique et précieuse. J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
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J'attends les barbares.
- Le 24/03/2018
- Dans Pneumatiques
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Y a t-il encore des innocents, des purs, à épargner ?
- Le 17/03/2018
- Dans Pneumatiques
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Méfiez-vous du romantique orgueilleux et du nihiliste immature; deux incomplétudes au lexique périmé, sombrant dans la révolte de chroniqueurs, dans la mathématique de la posture. Avoir cru en tout, ne plus croire en rien puisque tout se dérobe dans le renoncement de la perfection, dans l’agonie de la dignité, dans la destitution du primat de l’individu. Méfiez-vous, car dans ce monde plongé dans le désenchantement, secoué d’immenses colères inutiles, il n’y a plus d’innocents, plus de purs à épargner.
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Inexorablement vers la bombe
- Le 23/02/2018
- Dans Pneumatiques
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J’ai une culture intuitive, lentement levée de mes emportements, allant de prétextes en querelles, de musiques intérieures en hurlements, de conversations à l’écriture, de l’action à la chambre monacale …. mon tempérament assure l'unité du tout dans le long cheminement d’une mèche lente allant inexorablement vers la bombe.
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Les plus morts sont de grands vivants
- Le 09/02/2018
- Dans Pneumatiques
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Courtiser la mort, voilà une belle éducation qui se fiche bien de toutes les recommandations de douairière, de tout cet orgueil contemporain étrangement retiré de la vie. Elle a quelque chose d’affranchi qui ressemble, à s'y méprendre, à l’espoir d’un salut, où l’homme sans fard prendrait conscience de lui-même, de ses corps et de ses âmes, dans une continuité grandiose et pudique.
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L'aube... avec des morceaux de chairs.
- Le 03/02/2018
- Dans Pneumatiques
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La nuit, je suis cet ensemble formé par ma solitude et une immensité, ou une profondeur, dans laquelle je tente de discerner mon âme, entre le corps et l’esprit. L’aube arrive toujours, non pas comme une libération, mais comme une vengeance, avec des morceaux de chairs.
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L’excès est toujours mal compris
- Le 27/01/2018
- Dans Lexique
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L’excès est toujours mal compris. Il n’est pas le trop, mais la conséquence du pas assez. Les lions ne sont jamais repus. Je suis un excessiste, c’est le seul défaut qui me convienne complètement.
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Il reste des anges à tuer
- Le 20/01/2018
- Dans Pneumatiques
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Crépuscule, agitation, soleil noir. Dévotion. Minuit, l’amour s’enfuit. Une heure, l’amour est mort. Deux heures, les fantômes et l’ennui. Trois heures, nulle prière. Quatre heures, l’espoir englouti. Cinq heures, génocide. Cinq heure dix, holocauste. Cinq heures trente, crimes de guerre. Cinq heures quarante-et-une, jugement. Cinq heure quarante-trois, évasion ; Cinq heures quarante-six, arrestation, mort aux flics. Cinq heure quarante-sept, tortures. Cinq heure quarante-huit, blessures. Cinq-heures cinquante : exécution. Cinq heures cinquante-deux : résurrection. Six heures, l’aurore. Sept heures : la foi. Huit heures : la violence. Neuf heures huit : la violence et la foi. Il me tarde d’être à ce soir, il reste des anges à tuer.
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Carte sur table
- Le 13/01/2018
- Dans Citations
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Il ne faut pas avoir peur d’être un homme perdu de réputation.
Dominique de Roux
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Ce sang qui rampe dans leurs veines
- Le 06/01/2018
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Matthieu regardait se dérouler le générique d’une série film-documentaire. Un autoportrait de la société en plusieurs épisodes. Quelques bouts de chaos d’une génération, sa distance glaçante, son rejet de la société qu’elle souhaite voir disparaitre sans jamais oser aller jusqu'à une fin forcément tragique. Il retrouvait fidèlement ces personnages au bas de chez lui - grands bourgeois, fils des cités - tous révoltés, mal à l’aise dans les codes inconfortables d’antihéros faibles et geignards immergés jusqu’au cou dans une société qui courbe l’échine. Aucun citoyen n’est sympathique, ils sont tous d’une fantastique humanité contemporaine. La vraie vie des derniers européens, sans anecdote qui distrait, sans suspense. Ils sont là, agglutinés dans un habitat bon marché, vite construit de Patras à Malmö, en passant par Scampia ou Montfermeil, pour accueillir des migrants qui attendent là des heures entières. Plantés. Poussant sur le terreau d'une société sans idéal, corrompue, désabusée. Les clans sont désintégrés, les familles exsangues, les personnages principaux de cette réalité sont maltraités. Ils sont l’exacte représentation d'individus qui ne sont jamais maîtres de leur destin.
Tous ces hommes inachevés, proies faciles, avec leur sang même qui rampe dans leurs veines, Matthieu ne les supportait plus. Ou plus exactement, il ne supportait plus leur abandon, leur désertion. Il avait envie d'introduire de périlleuses figures romanesques dans leurs globules, une volonté de confrontation aventureuse en injection musculaire, et de leur souffler comme un vent de charge de barbares en guise d’oxygène. Qu’ils regardent enfin vers le haut, qu’ils portent fier et cessent de se retrancher derrière leurs fausses vicissitudes de vie soumise. Qu’ils se reconsolident dans leur sobriété redoutable après le déchirement de leurs cuirasses sous les attaques de la rouille corrosive du continuum d’adéquation à l’air du temps. Il n’y aura pas de grande aube sans reconquête de soi, dans le détail de la maille des valeurs.
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Elégance & violence 2018
- Le 31/12/2017
- Dans Ligne de faille
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Entame d’un nouveau quart, dans la fraternité des ruines, à la recherche d’un certain espoir avec son quelque chose de buté et de grand soir. Avec nos meilleurs voeux 2018 !
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Envie d’un vieux rock
- Le 03/12/2017
- Dans Musique
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Envie d’un vieux rock, composé sur le vif, élevé à la dure, inutile. Un écho éphémère à la guitare, une contrebasse agressive, batterie, saxo, une voix puissante....
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Pourquoi le songe quand on est capable de la réalité ?
- Le 13/11/2017
- Dans Pneumatiques
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Je vous laisse à vos gouffres, à vos os et à vos cauchemars !
- Le 06/11/2017
- Dans Pneumatiques
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J'en ai soupé de l'authentique, de l'écriture équitable produite les doigts crispés sur la minute inédite, l'œil exorbité sur l'instant insane, les babines retroussées sur un cadavre exquis, une souffrance photogénique. Marre de reluquer la pourriture du monde, de trainer tous les regards vers le bas. On amplifie le râle du monde, on y taille des bannières que l’on met devant la troupe docile et enivrée de larmes amères. L’origine de ma rage est là, car j’aspire à affronter plus grand que moi, à me consumer dans les éthers, à voler en éclats. Je veux être moi sans condition et dans une multitude de mondes. Y vivre bruyamment en dansant, en riant, et en vous maudissant. Je vous laisse à vos gouffres, à vos os et à vos cauchemars.
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Absolutely polemic !
- Le 30/10/2017
- Dans Affiche
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Vivre à feux incandescent, faire sauter le couvercle !
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Opéra pour violon et trinitrotoluène
- Le 16/10/2017
- Dans Ligne de faille
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L'argent, la jeunesse, la vulgarité, le vert, le rouge, le brun ont échoués Que reste-t-il ? Se raser de frais pour un sacré baroud aux confins du monde civilisé. Entre deux guerres sanglantes, écouter Mascagni en se saoulant au Romanée-Conti. Prier la nuit tombée, au pied d'une chapelle abandonnée sur un causse battu par les vents. Boire encore sur le vieux zinc d’un pub de marins bretons aux poings lourds. Allumer des feux. Lancer en chœur des cocktails molotov sur le Panthéon pour faire chier les bourgeois bohêmes et desserrer les mailles qui nous condamnent. Passer la nuit blanche à la plume et au vieux rhum. Repartir dans le jour livrer un combat, encore.
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Les brèves incertitudes douloureuses
- Le 05/10/2017
- Dans Pneumatiques
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Sans se renier et en toute franchise, il faut bien avouer un ou deux moments incertains de sa vie où l’on en veut aux héros de nous rappeler qu’ils ont existé ; et de leur préférer brièvement les martyrs, uniquement parce que la partie douloureuse de leur vie nous les rend plus accessibles immédiatement.
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Epouser une grande cause
- Le 01/10/2017
- Dans Ligne de faille
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S’il m’arrive parfois d’aimer le corps de certaines villes, leur âme, elle, me répugne toujours. Il faut savoir trousser un compliment comme on le fait d’une jupe, sans se perdre, pour ensuite épouser une grande cause.
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Guerre voluptueuse
- Le 26/09/2017
- Dans Pneumatiques
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La guerre des sexes est la lutte désespérée de l’homme contre le carnage de la mort : l'homme éphémère aux prises avec la femme éternelle, source de vie.
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Tête-bêche
- Le 16/09/2017
- Dans Citations
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Je cherche la rue, le boulevard, le gouffre qui me tenteront assez pour que je m’y précipite tête-bêche et sans regarder quel nom, au coin du mur, fleurit blanc sur l’émail bleu.
René Crevel
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Femmes perdues dans l’ivresse des boissons viriles
- Le 09/09/2017
- Dans Pneumatiques
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Il y a aujourd'hui des femmes, arrivistes, fascinées par l'argent, drapées dans le pire costume de l’homme : celui du banquier ou du commis. Elles ont des prénoms de roturières pouilleuses et exotiques. Elles approchent de la quarantaine et n'ont toujours pas trouvé de sens à leur vie et s’épuisent dans une frénésie friquée, compulsive et hystérique. Le cigare cubain et la rolex ne sont pas loin. Elles ont ces voix de fumeuses qu’on prête aux filles perdues, qui chuchotent des sentiments fêlés, englués dans une bestialité trop primitive. L’homme contemporain pensant croiser le chemin de grandes dames carnassières leurs adresse un sourire un peu serré autour d’une crainte instinctive. Dans l’allégresse du soleil et l’ivresse des boissons viriles, elles répondent, la haine retroussée sur des lèvres écarlates, dans un sourire hideux que le temps a gravé comme une punition.
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En ces temps pressés...
- Le 03/09/2017
- Dans Pneumatiques
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En ces temps pressés, je me fabrique de longues heures.
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Acclamés ou damnés, qu’importe !
- Le 28/08/2017
- Dans Ligne de faille
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Acclamés ou damnés, qu’importe ! Nous entraînerons le monde dans les flammes, dans un grand éclat de rire.
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J'adore la sauvagerie civilisée. J’ai tous les défauts que je cultive.
- Le 21/08/2017
- Dans Pneumatiques
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Où passer sa jeunesse, s’il n’y a plus de combat perdu ?
- Le 14/08/2017
- Dans Ligne de faille
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La révolution : elle n’existe pas, la garce. Et cette absence absolue d’illusion ne me satisfaisait pas, moi qui voulais m’arrêter au bord d’une époque profonde où me compromettre, m’abandonner ou bien me perdre.
NB : Ecrire une lettre de reniement à ma génération !
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J’appartiens à une amitié ombrageuse et fière
- Le 14/07/2017
- Dans Pneumatiques
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L’amitié domestique est une incongruité de politicien. L’amitié est souveraine, ombrageuse, fière, virile, sceptique et secrète. Elle n’est pas un slogan gravé sur les frontons, livrés au regard de tous et salis des fientes de pigeons. Elle cercle les âmes d’un lien robuste, à l’abri d’un serment, d’une fiance entre le cœur et les entrailles. J’appartiens de part en part à cette amitié.
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C'est l'aube qui te sauvera.
- Le 06/07/2017
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Lorsque la lumière s'éteint, il ne reste pas que le noir puisque la lampe est toujours là. Il y a donc les humiliantes espérances en la lumière, en la répétition. Casse la lampe, va chasser, fouille chaque recoin, aide toi des orages, des éclairs. La vie dangereuse est là ! C'est l'aube qui te sauvera.
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Mais avant il y aura eu la vie !
- Le 02/07/2017
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Il y avait en lui une capacité à s’exiler dans certaines régions valeureuses que plus personne n'osait explorer tant la crasse avait dévoré le monde. Il reprochait à ses contemporains d'avoir abandonné l'esprit de survie, de s’être départis de la peur animale de la disparition de l'humanité. Personne ne pouvait l'ignorer… et pourtant. Lui était prêt à se battre pour montrer qu'il n'avait pas abandonné sa croyance en l'homme.
Il avait pris ses distances avec toutes ces finasseries intellectuelles qui préconisent un retour de l'ascète ou du sauvage, du mystique ou du révolutionnaire ; tous ces préfabriqués de la bande de Möbius d’Assas et de la Sorbonne. Son tourment était si grand qu’il s’était éloigné de la douce poésie des causes perdues et des personnages grandiloquents qui terminent une balle dans la tête, et dont les épigones se battent pour défendre la nécropole de Saint Denis ou celle du Panthéon. Au début, c’est difficile de se contenter de l’essentiel quand on est tendu au romanesque. Les fantaisies sont bien défendues par tout cette clique de petits bourgeois qui terminent leur jeunesse avec du gras autour de la taille, un job de commercial et une cagole en-mini-décapotable comme compagne de lit. Ils crèvent de vanité à se trouver tristes, nostalgiques d’un monde où les bordels avaient pignon sur des rues que l’on pouvait dépaver pour constituer des barricades bancales, que la moindre volonté démonterait en une rafale ajustée. Ils pensent que le progrès en marche viendra tout bousculer. Mais tous s’inclinent et se figent dans le bonheur facile d’un soda frais pris sur une serviette de plage. Oh, leur sale gueule de capitulation. Des macchabés ! Matthieu n'avait jamais eu l'obsession de la mort. Mourir à vingt, trente ou cinquante ans n'avait aucune importance. Foutaise de littérateur ! C'était vivre qui était important. La violence en revanche, il lui trouvait tout le charme du printemps. Avec ses montées de sève, ses explosions de couleur, cette flamboyance électrique du ciel reflétant tout ce soleil de feu chargé de faire revivre la nature. Alors la guerre ne lui faisait pas peur.
Le discours rationnel, orthonormé, économique, mettant en avant ces courbes fléchissantes qui vantent le point de rupture entre vieilles valeurs et forces du progrès, ne trouvait en lui aucun écho. Le bonheur sous cellophane lui était étranger… Il se foutait du réconfort du bonheur vulnérable, soumis et confortable. Matthieu croyait en la joie ! La vie est joyeuse, c'est son credo. Il y croyait et trouvait là quelque chose d'essentiel et de fort, comme un alcool pur sortant de l'alambic familial. Pour lui, cette joie était aristocratique. C’est complexe la joie, d’abord parce qu’il y en a de différents types. Celle de Matthieu était la joie sombre. Tout le monde n'est pas capable de comprendre un message complexe. Ce qu’il faut retenir, c’est que Matthieu avait toujours été un individualiste tenté par les aventures collectives. Dans l'urgence de la révolte, il était prêt à offrir la joie à tous. C’était un risque à courir... Dieu reconnaitrait les siens.
- Tu fais une connerie, lui répétait ses proches
- Ca ne fait rien, et si on doit tous y rester, et bien... vive la joie cria-t-il ! Ça se finit toujours par la mort, mais avant il y aura eu la vie !
Il savait qu’il ne serait pas celui qui annoncerait l’avènement de cette joie pour l’édification d’une nouvelle civilisation. Il n’avait pas la gueule de l’emploi. Ses traits anguleux et froids, son sourire au troisième degré, le prédestinaient plus à être le précurseur de la révolte, le conquistador envoyé dans le monde des ignorants pour les civiliser ; bien plus que le charismatique prédicateur de la joie. Lui serait plus le sabre que le goupillon. Après viendraient les bâtisseurs. Ca tombait plutôt bien, il avait fréquenté la guerre moderne, ses excès de colère et de débauche. Spécialiste de la manipulation opérationnele d'armes légères, il démontait le Glock sans y penser, se levait la nuit pour faire un chrono démontage-remontage d’un HK ou d’une Kalach. En tactique, il avait une perception juste de son efficacité après un apprentissage sur une base vicariante rapidement confrontée à l’expérience terrain. Il s‘était frotté aux voyous que la république s’offrait : la Légion étrangère parachutiste. Sa botte secrète était le jeu. Comme tous les prédateurs, il s’amusait avec ses proies avant le grand buffet sanglant. Ses amis l’appelaient « Matthieu le rouge », ce qui avait porté bien souvent ses ennemis à se tromper. Le rouge était pour le sang, et non pas pour quelques petites convictions. Matthieu était responsable de la cellule « opérations »... Comme si à un fauve, en plus de sa détente et de ses crocs, on avait donné un permis de chasse
La conquête moderne n'est pas celle des institutions, mais celle de ses centres stratégiques. Elle n'est pas forcément l'œuvre du peuple ou de l'armée mais peut-être plus efficacement celle d'un petit nombre de techniciens armés, motivés, bien entrainés et capables de faire fonctionner ces centres techniques : électricité, eau, communications, médias, gares ou aéroport. Se maintenir au pouvoir nécessite l'appui d'un parti, le conquérir pas. Mattieu savait tout cela ! Il était celui chargé de créer le léger déséquilibre de l’édifice, pour permettre aux cellules « techniques », déjà en place, de faire basculer lentement, par vacillations à amplitudes de plus en plus grandes, le bloc institutionnel... qui finit par tomber dans l’éclatement nauséabond d’un fruit trop mûr.
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Invulnérable
- Le 22/06/2017
- Dans Ligne de faille
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Je suis persuadé que ce qu’il manque chez mes contemporains, c’est une once de virilité. Quelque chose qui n’est pas superficiel, déviance, complaisance, désespoir. Je ne dis pas être soudard, je dis être viril, rude, âpre, invulnérable.
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C'est l'été partout !
- Le 14/06/2017
- Dans Ligne de faille
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C’est l’été partout ! Du bruit incessant des abeilles, aux seins nus sur la plage. Proust disait "Le monde moderne n’est pas le dernier salon de l’auto, mais un groupe de jeunes filles mal élevées sur la plage".
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Nous, nous cherchons des histoires !
- Le 10/06/2017
- Dans Pneumatiques
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Les enfants sages n’ont pas d’histoire... Nous, nous cherchons des histoires !
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Certains soirs ont l’air honnêtes. Tous les matins le sont !
- Le 05/06/2017
- Dans Pneumatiques
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Leçon d'élégance : Les boutons de manchette
- Le 31/05/2017
- Dans Citations
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Se méfier des grandes causes, qui occupent abusivement la place, et réhabiliter les petites : les boutons de manchette, par exemple.
François Bott, Mauvaises fréquentations (Manya 1992).