combat
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Joyeuse sédition selon Matthieu (Part 4)
- Le 11/09/2024
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Encore quelques bonds et Matthieu sera à bonne distance. Jamais cette fichue ville ne lui avait semblée si amicale. Tout était recoin, angle de tir, point haut, abri. Trois jours qu’il travaillait sa reconnaissance le long d’un itinéraire de ruptures de trajectoire, de caches, de changements de tenues, de pas, d’allure. Il était un peu grisé par cette infiltration qui ne ressemblait à aucune de celles qu’il avait déjà pratiquée en milieu hostile, sous des latitudes tropicales. Il s’infiltrait dans son propre pays. Il était le poisson maoïste dans l’eau saumâtre d’un Etat de « démocratie absolue » ayant déployé l’arsenal du contrôle social, de la surveillance et de la répression.
Il avait revêtu une tenue urbaine, sombre, qui ressemblait à celles des ces groupuscules enfantés dans les quartiers bourgeois. Surnommés les Chaoistes, ils sillonnaient la capitale depuis plusieurs semaines. Immatures, violents, sans épaisseur, ils n’étaient animés que par le goût du sang en meute et de la rapine dans les boutiques fringues hip et hi-fi. Matthieu se disait qu’encadrée, entraînée, civilisée, cette jeunesse-là aurait pu trimballer la société vers une sacrée belle aventure. Mais derrière les banderoles outrancières éclairées par les coquetèles molotov, il n’y avait aucun idéal, aucune culture : rien d’autre que des cris, des gesticulations. Seul l’extrême vide de leur existence était partagé autour des autodafés qu’ils allumaient peureusement un peu partout dans la capitale, au début de la nuit, comme des bivouacs de guerre. Aucune victoire sur eux-mêmes laissait entrevoir l’absence de toute victoire globale.
Matthieu s’approchait du quartier surnommé la Qasabah, la forteresse, au cœur de Paris, tenu par les islamistes. La nuit était tombée très vite. Il devait alors passer par les toits et les balcons. La rue était un piège où le blanc imberbe était voué à la lapidation sans sommation. Il se défiait de tout. Les Salaf étaient mieux organisés que les Chaoistes ; l’habitude des choufs, des trafics, des marques de souveraineté des caïds et de l’organisation des territoires. On trouvait là des arabes, des bosniaques, des noirs, des convertis en masse, des indonésiens, des gamins désœuvrés et des putes blanches qui subissaient les pires soumissions que leurs rêves de harem ne laissaient pas entrevoir sous le voile de l’amour libre.
Matthieu se redressait maintenant. Il restait sur ses gardes, le cou rentré dans les épaules, les muscles bandés. Il savait être taureau dans les bagarres, félin lors des infiltrations, caméléon dans l’attente d’un guet. Il sautait de faitière, en parapet avec aisance. Son arme, un DAN.338, était arrimée dans son dos pour ne pas faire de bruit. Simple d'utilisation, léger, il convenait parfaitement à la mission. Il avait aussi fait le choix d’un Glock 17, avec silencieux RDS Vortex, pour le nettoyage ; doublé d’une lupara sur une base Baikal IJ43, pour se dégager. Les Salaf avaient pratiqué des ouvertures dans les appartements pour se déplacer entre les étages et entre les pâtés de maisons sans avoir à sortir. Matthieu utilisait ces passages avec précaution. Certains étaient tapissés de douilles de kalach. Des tas étaient formés au pied des meurtrières ouvertes vers la rue. Il faisait régulièrement des pauses, dos au mur, silencieux, à analyser les bruits autour de lui. Cela lui permettait de faire retomber la tension.
Après trois heures d’infiltration, Matthieu arrivait enfin aux abords du quartier réservé, dernière enclave avant la Pépinière, résidence-fortifiée de Jovis, Président de ce pays. Son objectif était une des bâtisses offrant un angle de tir réduit, à presque 1 100 mètres de distance, sur le balcon ou devait se dérouler une cérémonie en l’honneur de l’adoption d’une fille de treize ans par le couple présidentiel. La petite princesse démocrate devait succéder à Jovis et mettre symboliquement fin au patriarcat en France : la dernière mue, avaient annoncés les medias. Ce balcon était la seule faille dans le dispositif ultra sécurisé autour de Jovis, de sa femme, de sa cour.
Le quartier réservé était clos. Les portes d’accès avaient dues fermer dès les premiers feux en zone des Chaotistes. Rouleaux de barbelés, grillage de sept mètres de haut, miradors, postes et projecteurs, ne laissaient aucun passage possible hors des faisceaux lumineux et des patrouilles du service d’ordre rapproché : les Protecteurs. Matthieu savait instinctivement qu’il ne pouvait pas s’infiltrer dans cette zone. L’exubérance de sa virilité dépouillait, avec outrance, chaque citoyen de ce quartier de tout droit de lui ordonner quoi que ce soit. A l’intérieur, le petit monde des néo-démocrates vivait dans l’état de grâce de la Grande Libération de Mai, cette révolution portée par les médias et les grands trusts. La Grande Libération avait aboutie à la rédaction d’une bâtisse mentale, Le Manifeste de la nouvelle Humanité, se substituant à la Déclaration des Droits de l’Homme.
Il prit position. Le froid s’installait, lui mordant la chair. Il craignait que la brume n’apparaisse. Dans le brouhaha des ruelles de la Qasabah, il percevait le bruit plus dense des gens qui se rassemblaient autour des braseros. Il effectua les derniers réglages des tourelles de la lunette, liés à l’angle d'inclinaison vers le bas. Il n’avait pas emporté son smartphone avec l’application balistique de peur de se faire repérer. Il serra la bretelle en cuir de son DAN, pressa la crosse sur les os de l’épaule, verrouilla le poignet, le fusil dans la paume de la main. Puis il souda littéralement sa joue sur l’appuie-joue, écrasant sa mâchoire presque douloureusement. L’odeur de graisse d’arme disparaissait sous celle des braseros. Il aligna les organes de visée sur la cible, à l’endroit exact ou le tir devait arriver : pleine tête. Il ferma les yeux, respira profondément et complètement, relâcha son corps. Le fusil arriva au point naturel de visée. Jovis était là, dans son viseur ! Il secouait la tête avec cette moue d’enfant capricieux qui avait fait l’objet de tant de caricatures. Il appuya sur la détente.
Briga regardait Jovis. Plus exactement, elle le scrutait, décryptant dans ses traits tous les signes des faiblesses qu’elle connaissait par cœur. Le maquillage ne voilait rien, il creusait même, en fin de journée, des sillons épais qui laissaient tout deviner. Le cabotinage lorsqu’il avait cette mimique ridicule de garçon boudeur, les hésitations lorsque les yeux s’ouvraient trop arrondis, la peur lorsque les narines se dilataient et qu’il semblait perdre haleine, le ton agressif qu’il prenait, le petit rictus hautain qui lui creusait la joue et lui fermait les paupières. Il n’était pas beau, car il transportait à la fois trop de méchanceté et d’ignorance pour l’être. Il était une grimace qui n’arrive pas à se poser. Il n’était pas beau, mais il avait de la chance. C’était d’ailleurs toute son histoire récente. Porté par les trusts, flatté par les medias, il avait profité du système électoral défaillant de la démocratie pour être porté à la Présidence d’un pays avec 16% des voix. Depuis lors, il gouvernait sous téléguidage d’éminences grises dont la non-traçabilité rendait impossible l’identification. Il était donc officiellement le seul despote éclairé de ce coup d’Etat démocratique. Le lot habituel des alliances perfides, lâches, ainsi que les rêves mièvres et superficiels de la société firent échouer toutes les âmes en peine à ses pieds. Après le très court printemps, vint la saison de la répression.
Briga était charnellement à Joris depuis les plus tendres années de ce dernier à qui elle avait fait découvrir son corps de femme. Les usages l’avaient pointée du doigt. Les ricanements avaient finit de l’aigrir. Elle avait gardé le goût des jeunes hommes. Lui avait développé un rejet de la femme-amante au profit de celui de la femme-mère dont elle avait endossé l’habit. Elle portait en détestation tout ce vieux monde qui l’avait emprisonnée dans ce rôle de vieille fardée, attifée des robes les plus chères qui ne pouvaient cacher des fesses plates, des yeux enfoncés dans les orbites, des perruques ridicules. Son ventre récalcitrant lui avait refusé toute descendance légitime. Mais le légitime, elle s’en fichait. C’est pour cette raison qu’elle avait exigé que Jovis lui trouve une fille à adopter. Jovis, qui ne se sentait investi d’aucune mission procréatrice, vit dans cet événement un nouveau moyen d’exister différemment de ses prédécesseurs. L’intronisation de leur fille portait la revanche de Briga et la boulimie d’événementiel de Jovis. La révolte des Salafs et des Chaotistes n’y changeraient rien. Comme la fronde des Opposants, elles seront matées dans un succédané de justice. La force de Jovis était dans l’infatigable discorde des Français autant que dans ses soutiens invisibles, créatures qui venaient s’enrichir du chaos et du sang répandus.
La balle fracassa le crâne de Jovis au moment où Briga allait annoncer le discours. Elle ne comprit pas ce qui se passait. Le sourire de Jovis était encore présent sur son visage ouvert en deux. Matthieu était toujours l’œil rivé à sa lunette, désolé d’avoir tué, ne ressentant aucune d’ivresse, totalement affranchit de ses contrariétés liminaires. Il croit et il agit, ses épaules étaient suffisamment larges pour supporter tout le poids de ses choix ancrés dans la légitimité, sans regard sur le détail de leur légalité. Aucun ange émissaire ne pouvait retenir sa main une fois une décision arrêtée.
Le tumulte imprégna rapidement toute la Pépinière, la smala virevolta autour du corps du Président, comme des papillons pris dans un faisceau de lumière. Briga restait sidérée, bouche ouverte, recouverte du sang de Jovis. Dans le lent ralenti de la chute du corps de Jovis elle vit s’effondrer tout son nouveau monde qui fit reparaitre, derrière les décors, les vielles peurs des humiliations. Elle hurla à pleine haine, plus que de tristesse.
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Les hommes mieux faits pour la joie
- Le 21/06/2024
- Dans Pneumatiques
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J’exècre cette insupportable manie mélancolique, inguérissable, empalée sur un romantisme à deux sous, arrosée de larmes perpétuelles, de ces êtres déliquescents fabriqués de souffrances intellectuelles et de contemplations solitaires. Je leurs préfère assurément les hommes mieux faits pour la joie, formés pour la vie rugissante, se satisfaisant d’infini et d’absolu et traçant leur chemin également sous les coups ou les caresses.
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Une vie plus haute que la vie
- Le 07/12/2023
- Dans Lexique
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Il faut ordonner tous ses actes à des valeurs absolues, plus hautes que la vie, en ignorant le martyr superflu, la roulette russe et les seins de Lola !
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Joyeuse sédition selon Matthieu (Part 3)
- Le 26/05/2022
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Briga regardait Jovis. Plus exactement, elle le scrutait, décryptant dans ses traits tous les signes des faiblesses qu’elle connaissait par cœur. Le maquillage ne voilait rien, il creusait même, en fin de journée, des sillons épais qui laissaient tout deviner. Le cabotinage lorsqu’il avait cette mimique ridicule de garçon boudeur, les hésitations lorsque les yeux s’ouvraient trop arrondis, la peur lorsque les narines se dilataient et qu’il semblait perdre haleine, le ton agressif qu’il prenait, le petit rictus hautain qui lui creusait la joue et lui fermait les paupières. Il n’était pas beau, car il transportait à la fois trop de méchanceté et d’ignorance pour l’être. Il était une grimace qui n’arrive pas à se poser. Il n’était pas beau, mais il avait de la chance. C’était d’ailleurs toute son histoire récente. Porté par les trusts, flatté par les medias, il avait profité du système électoral défaillant de la démocratie pour être porté à la Présidence d’un pays avec 16% des voix. Depuis lors, il gouvernait sous téléguidage d’éminences grises dont la non-traçabilité rendait impossible l’identification. Il était donc officiellement le seul despote éclairé de ce coup d’Etat démocratique. Le lot habituel des alliances perfides, lâches, ainsi que les rêves mièvres et superficiels de la société firent échouer toutes les âmes en peine à ses pieds. Après le très court printemps, vint la saison de la répression qui coïncida avec la fin de la grande pandémie de coronavirus.
Briga était charnellement à Joris depuis les plus tendres années de ce dernier à qui elle avait fait découvrir son corps de femme. Les usages l’avaient pointée du doigt. Les ricanements avaient fini de l’aigrir. Elle avait gardé le goût des jeunes hommes, lui avait développé un rejet de la femme-amante au profit de celui de la femme-mère dont elle avait endossé l’habit. Elle portait en détestation tout ce vieux monde qui l’avait emprisonnée dans ce rôle de vieille fardée, attifée des robes les plus chères qui ne pouvaient cacher des fesses plates, des yeux enfoncés dans les orbites, des perruques ridicules. Son ventre récalcitrant lui avait refusé toute descendance légitime. Mais le légitime, elle s’en fichait. C’est pour cette raison qu’elle avait exigé que Jovis lui trouve une fille à adopter. Jovis, qui ne se sentait investi d’aucune mission procréatrice, vit dans cet événement un nouveau moyen d’exister différemment de ses prédécesseurs. L’intronisation de leur fille portait la revanche de Briga et la boulimie d’événementiel de Jovis. La révolte des Salafs et des Chaotistes n’y changeraient rien. Comme la fronde des Opposants, elles seront matées dans un succédané de justice. La force de Jovis était dans l’infatigable discorde des Français autant que dans ses soutiens invisibles, créatures qui venaient s’enrichir du chaos et du sang répandus. La pandémie avait arraché les derniers restes d’humanité de ce monde. Il se sentait en droit d’imposer, pour le bien des survivants.
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Tombé à Königsberg
- Le 12/04/2022
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Je hais les ruines. Je ressens tout naufrage de civilisation comme un malheur personnel, j'ai l'impression de sombrer avec elle. Je suis tombé à Constantinople, puis à Königsberg.
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Les aventuriers ont des airs d’exilés
- Le 27/10/2021
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Les grands aventuriers ont toujours des airs d’exilés, à errer parmi les êtres et les choses, rêvant toujours d’un idéal à conquérir. -
L’idée d’éternité
- Le 13/05/2021
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Nous allons devoir consacrer un certain temps à retrouver l’idée d’éternité dans cette société de l’éphémère.
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À l'aurore nous entrerons dans les villes !
- Le 01/01/2021
- Dans Citations
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À l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides Villes (Arthur Rimbaud) - Bonne année 2021
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L' homme véritable est rare
- Le 24/09/2020
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Epoque ambiguë de luxe et de maraudes de survie, de militarisme haute intensité et de désertion de l’esprit patriotique, d’athéisme politique et d’exaltations religieuses, de travail excessif et de richesses oisives de rentiers, de routine dans les mœurs galvaudées et d'audaces de pensée en germe ; époque de science où les savants abondent et où l' homme véritable est rare.
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L'aventure, la guerre et la révolte
- Le 14/05/2020
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L’aventure, la guerre et la révolte sont les dessous affriolants de toutes les grandes civilisations.
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Plus d’esclaves et moins de citoyens : l’air de la liberté se raréfie
- Le 12/09/2019
- Dans Ligne de faille
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J'ai espoir que tout ce que je dis pourra être retenu contre moi !
- Le 22/06/2019
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Je suis né chez les Augustines, à la fin d’un été. J’ai grandi dans la préface du deuil de ce monde. J’ai côtoyé les soudards de la république, vu ses putains, ses mignons, ses défroqués. J’ai vu vos destructions. Vos soirs d’ivresses ne sont pas mes soirs d’ivresse. J’ai mille nuits bleues contre vos nuits blanches.
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Se nourrir d'une ardeur déchirante
- Le 25/04/2019
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Il faut toujours une grâce à la souffrance. Se nourrir d'une ardeur déchirante est l’une de ces bénédictions!
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Né sauvage !
- Le 16/11/2018
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Quand on a la chance d’être né sauvage, indompté, il faut se battre comme une brute pour le rester.
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Inutilisable pour la société
- Le 18/10/2018
- Dans Citations
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Il est doux de songer que l'on reste volontairement inutilisable pour la société.
Roger Nimier
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Banquette 612
- Le 04/10/2018
- Dans Ligne de faille
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Ai croisé un jeune d'aujourd'hui : dépeigné de plusieurs jours, avachi des paupières, les chairs déjà molles, sérieux, le nez mal planté, le menton fuyait là où le sourcil avançait planté sur une arcade sombre. Large bouche, dents espacées, lèvres colériques et bleues, aucune harmonie ne venait lier chacun des traits. Un pilier du genre ! Enfoncé dans une nonchalante affligeante, il ne faisait manifestement aucun effort pour tenir une posture. Ses formes épousaient exactement l'air du temps et le fauteuil pullman 612 du navire de traversée vers la Corse. Il dévisageait chaque passager, essayant de trouver chez eux quelques points communs qui pourraient l'ancrer dans l'espèce humaine. Las, il s'exhiba avec un magazine faisant l’apologie du spécisme.
Je glissais ma main dans mon vieux sac bergam, pris un papier bristol et rapidement je griffonnais " On ne tombera qu'après avoir osé de grandes choses". En toute discrétion, je fis pousser la missive vers le passager 612, par le biais d’un personnel de salle. A la lecture de l‘aphorisme de Sénèque, le jeune balaya la salle, l’œil enfiévré. Il s’était relevé, le torse bombé, le menton fièrement dressé, la mâchoire serrée. Je venais de lui offrir quelques promesses viriles de cicatrices d’homme. Je pris une rasade de rhum de ma fiole et me tournais vers le grand espace marin.
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Mon époque ne me ressemble pas
- Le 26/05/2018
- Dans Pneumatiques
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Mon époque ne me ressemble pas ! Je veux ne rien lui devoir, ne rien solliciter d’elle et parier contre ses goûts, ses fantasmes. Dans ce temps effrayant où règne, pascalien, le "silence éternel des espaces infinis", l’homme véritable n’a plus sa place.
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Carte sur table
- Le 13/01/2018
- Dans Citations
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Il ne faut pas avoir peur d’être un homme perdu de réputation.
Dominique de Roux
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Ce sang qui rampe dans leurs veines
- Le 06/01/2018
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Matthieu regardait se dérouler le générique d’une série film-documentaire. Un autoportrait de la société en plusieurs épisodes. Quelques bouts de chaos d’une génération, sa distance glaçante, son rejet de la société qu’elle souhaite voir disparaitre sans jamais oser aller jusqu'à une fin forcément tragique. Il retrouvait fidèlement ces personnages au bas de chez lui - grands bourgeois, fils des cités - tous révoltés, mal à l’aise dans les codes inconfortables d’antihéros faibles et geignards immergés jusqu’au cou dans une société qui courbe l’échine. Aucun citoyen n’est sympathique, ils sont tous d’une fantastique humanité contemporaine. La vraie vie des derniers européens, sans anecdote qui distrait, sans suspense. Ils sont là, agglutinés dans un habitat bon marché, vite construit de Patras à Malmö, en passant par Scampia ou Montfermeil, pour accueillir des migrants qui attendent là des heures entières. Plantés. Poussant sur le terreau d'une société sans idéal, corrompue, désabusée. Les clans sont désintégrés, les familles exsangues, les personnages principaux de cette réalité sont maltraités. Ils sont l’exacte représentation d'individus qui ne sont jamais maîtres de leur destin.
Tous ces hommes inachevés, proies faciles, avec leur sang même qui rampe dans leurs veines, Matthieu ne les supportait plus. Ou plus exactement, il ne supportait plus leur abandon, leur désertion. Il avait envie d'introduire de périlleuses figures romanesques dans leurs globules, une volonté de confrontation aventureuse en injection musculaire, et de leur souffler comme un vent de charge de barbares en guise d’oxygène. Qu’ils regardent enfin vers le haut, qu’ils portent fier et cessent de se retrancher derrière leurs fausses vicissitudes de vie soumise. Qu’ils se reconsolident dans leur sobriété redoutable après le déchirement de leurs cuirasses sous les attaques de la rouille corrosive du continuum d’adéquation à l’air du temps. Il n’y aura pas de grande aube sans reconquête de soi, dans le détail de la maille des valeurs.
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Elégance & violence 2018
- Le 31/12/2017
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Entame d’un nouveau quart, dans la fraternité des ruines, à la recherche d’un certain espoir avec son quelque chose de buté et de grand soir. Avec nos meilleurs voeux 2018 !
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Opéra pour violon et trinitrotoluène
- Le 16/10/2017
- Dans Ligne de faille
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L'argent, la jeunesse, la vulgarité, le vert, le rouge, le brun ont échoués Que reste-t-il ? Se raser de frais pour un sacré baroud aux confins du monde civilisé. Entre deux guerres sanglantes, écouter Mascagni en se saoulant au Romanée-Conti. Prier la nuit tombée, au pied d'une chapelle abandonnée sur un causse battu par les vents. Boire encore sur le vieux zinc d’un pub de marins bretons aux poings lourds. Allumer des feux. Lancer en chœur des cocktails molotov sur le Panthéon pour faire chier les bourgeois bohêmes et desserrer les mailles qui nous condamnent. Passer la nuit blanche à la plume et au vieux rhum. Repartir dans le jour livrer un combat, encore.
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Epouser une grande cause
- Le 01/10/2017
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S’il m’arrive parfois d’aimer le corps de certaines villes, leur âme, elle, me répugne toujours. Il faut savoir trousser un compliment comme on le fait d’une jupe, sans se perdre, pour ensuite épouser une grande cause.
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Tête-bêche
- Le 16/09/2017
- Dans Citations
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Je cherche la rue, le boulevard, le gouffre qui me tenteront assez pour que je m’y précipite tête-bêche et sans regarder quel nom, au coin du mur, fleurit blanc sur l’émail bleu.
René Crevel
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Acclamés ou damnés, qu’importe !
- Le 28/08/2017
- Dans Ligne de faille
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Acclamés ou damnés, qu’importe ! Nous entraînerons le monde dans les flammes, dans un grand éclat de rire.
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Invulnérable
- Le 22/06/2017
- Dans Ligne de faille
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Je suis persuadé que ce qu’il manque chez mes contemporains, c’est une once de virilité. Quelque chose qui n’est pas superficiel, déviance, complaisance, désespoir. Je ne dis pas être soudard, je dis être viril, rude, âpre, invulnérable.
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Dans le grand jardin
- Le 07/05/2017
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Dans l’antichambre de la vie, le savoir tient salon avec la sagesse et la tolérance dans une longue conversation ennuyeuse. Dans le grand jardin, la passion s’enivre avec l’amitié, le courage et la joie, dans des enfantillages tellement plus amusants.
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Détestons !
- Le 08/04/2017
- Dans Ligne de faille
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Détestons puisque c'est la mode semble-t-il. Il ne sera pas dit que je ne fais aucun effort pour être de mon siècle !
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De bruit et de fureur
- Le 12/02/2017
- Dans Pneumatiques
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Le passé :
- Et après ?
Le présent :
- Plus rien. L’avènement des sauvages.
Le futur :
- Alors, il faut retarder la mort par le bruit et la fureur !
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Nous cracherons notre fumée à la face de la lune
- Le 25/10/2016
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Une fois que nous aurons le monde en main, dans un vague geste de pouvoir, de vanité et d’irrespect, nous cracherons notre fumée à la face de la lune et ferons brûler le jour.
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Actualité : Femmes ardentes
- Le 22/04/2016
- Dans Coupure de presse
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Comme toutes les femmes, la violence contient une part de vérité.
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Sécession pour l'exemple
- Le 29/02/2016
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Je suis las de vivre dans un pays sans aristocratie.
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Orgueilleux, je me voyais du siècle des barons
- Le 11/12/2015
- Dans Ligne de faille
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Orgueilleux, je me voyais du siècle des barons, des brigands et des explorateurs, du siècle fort. Je rêvais d’espaces vierges à conquérir monté sur des purs sangs. Je chargeais aux côtés d’émérites autant que vertueux bagarreurs. Je ne voulais que d’étranges mots rugueux qui démolissent et des sabres qui tranchent sans autres pensées que celles de vaincre et bâtir. Je n'étais aucunement prédestiné pour cette époque molle, fade, manquant de virilité et d'ardeur. Je n’étais pas prévu sous cet angle où les inutiles guerres horizontales servent à éviter les saines révoltes verticales. Je n’ai rien à faire dans cette époque où l’on ne pense qu’à défaire. Je ne cautionne donc ni les soubresauts ridicules ni les idées vagues défendues par le monde ces derniers temps. Je vous demande d’ailleurs de prendre connaissance de mon message à la communauté internationale : je déclare officiellement mon indépendance. Et voyez mon orgueil comme étant la raisonnable récompense du maintien de ma dignité. Cette décision prend effet aujourd’hui à minuit.
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La vie n’aura pas à rougir de moi
- Le 03/12/2015
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Le taxi éventre la nuit. Une femme en surgit, brune incandescente, caligulesque, à la vulgarité rayonnante, prête à flirter avec le mal. Le mascara coule de ses yeux noirs et se mélange à la pluie. Le visage trafiqué comme un selfie sur instagram, des talons trop hauts, une jupe trop courte, elle annonce sans pudeur ses heures de fitness et ses hiéroglyphes tatoués au bas d’un dos bronzé. Il croise son regard triste comme une sonate inachevée. "Le regard des plus belles femmes est en ré mineur" pensa-t-il en allumant une cigarette. Lui trimbale la nuit entière dans sa pupille. Seul un éclat esseulé parait être en exil dans la rétine, au centre de toute cette ombre, comme un démenti du noir. Il examine furtivement son propre reflet dans une vitrine conciliante. Certains traits ébauchés sous les soleils ardents se creusent maintenant distinctement sur son visage.
Au bout de l’impasse, la porte du bar est gardée par un chien de Fo sculpté dans la salle de boxe du quartier. A chaque nouveau client, elle s’entr'ouvre à peine et laisse sortir une musique puissante qui coupe la parole à la nuit. La femme s’y engouffre. Il entre à son tour après avoir terminé tranquillement sa cigarette.
Juste en dessous de la musique, il trouve la parole, lourde, crachée, envahissante, grasse, de la foule amalgamée en contrebas. Une dizaine de marches le sépare de la marée dont le flux laisse s’échouer quelques hommes saouls sur les escaliers et le reflux dégage une essence faite d’excès de testostérone, d’odeurs rances de bière et de mauvaise virilité mêlée aux parfums féminins qui ne cachent plus l’aigreur suri des aisselles. Le bouge est tellement underground qu’il avait failli ne pas le trouver malgré les indications fournies par ces trentenaires à qui il avait demandé une bonne adresse pour passer la soirée dans cette ville qu’il ne connaissait plus. «Allez au Rezisto, à cette heure-ci il n’y a plus de terrasse, mais le sous-sol est très revendiqué ! ». Il regarde maintenant le fond de la salle où trois Gudrun dansent presque nues devant un troupeau de taureaux menaçants afin de les subjuguer, telles des sorcières. Dans l’ombre, les expulsées attendent la fin du rituel, étudiant leur possibilité d’être reprises par les hommes en transe. Sous l’éclairage rouge du bar, posé sur le zinc, dos au mur, le buste de Staline a remplacé, depuis 1992, celui d’une Maryline warholienne. "Un don anonyme" dit le patron, content de l’aspect décalé de cette décoration. Une femme laisse glisser son haut en acrylique noir, monte sur le zing et offre symboliquement l’humiliante vulgarité de l’opulence du nouveau monde à ce salaud de Iossif Vissarionovitch Djougachvili dit Joseph Staline. Il règne une ambiance de noyade, de suicide et de reniement extatique. Toute eau profonde est froide, et la noirceur de cette profondeur n’a rien à voir avec la nuit indocile ou le goût de vivre.
Il tourna le dos à ces illusions, négligea le charnier des regards entravés qui tentaient désespérément de se fixer sur ses yeux fauves. Sans n’avoir rien consommé, il remonta l’escalier. Dehors, il aspira une grande bouffée d’air, prit un pas lent pour se diriger vers son 4x4. Il alluma le Motorola, régla la fréquence au-dessus des canaux réglementaires et dit d’une voix assurée : "carte blanche à l'insurrection". L’aube urbaine terminait de corrompre la nuit. Il monta dans le véhicule maculé de boue. "La vie n’aura pas à rougir de moi" pensa-t-il en quittant les lieux.
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Me saouler au vin d’honneur et imposer le romanesque joyeux.
- Le 08/11/2015
- Dans Pneumatiques
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Je rêve de forêts de pendus, de collines de pals, de réverbères garnis comme des mâts de cocagne où gigoteraient tous ces sybarites mollement contemporains, sans aucune volonté pour se contraindre, aux épaules de pleutres coulant sur des omoplates avachies. Je veux massacrer ces diseurs de bonne aventure qui se soumettent, s’avilissent et se corrompent sous couvert d’une innocente débauche, prenant la certitude de la mort comme excuse de leurs reniements. Je veux me répandre sur la ville, concasseur de mâchoires, briseur de trêve, et imposer le romanesque joyeux d'un Athos membre de l'Ordre de la Jarretière et de l'Ordre du Saint-Esprit. Et là, me saouler au vin d’honneur ! Etre alors rayonnant de tortures, comme un homme !
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Revenir aux grands incendies barbares
- Le 06/10/2015
- Dans Pneumatiques
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J’aspire à la fureur des grands incendies qu’Attila allumait le soir après avoir décimé la population d’une ville pour avoir osé refuser lui ouvrir les portes au matin.
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Télégramme sans lendemain
- Le 21/09/2015
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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BOUTEFEU ATTEND FEMME FLAMBOYANTE ET AMI EXPLOSIF AUX ACCENTS DRAMATIQUES POUR ACTION UNIQUE, DECISIVE, DE RUPTURE – STOP - CONFIRME IMMINENCE DESTRUCTION MINISTERES CULTURE ET EDUCATION – STOP – PREVOIR LONGUE FARANDOLE SUR RUINES FUMANTES – STOP – PROMESSE DE MORT VIOLENTE, GRANDIOSE ET ROMANTIQUE – STOP - RENDEZ-VOUS MINUIT SUR BARRICADE – STOP.
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Actualité : Le premier mercredi du mois
- Le 02/09/2015
- Dans Coupure de presse
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J'aime le premier mercredi du mois... ses 10 000 sirènes hurlantes ... laissant croire quelques instants à un danger en approche.
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Nous étions de jeunes gens de grand chemin
- Le 23/08/2015
- Dans Ligne de faille
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Nous étions de jeunes gens de grand chemin, indociles, aux aguets, fascinés, à l’appétit sans scrupule. Nous fréquentions le dehors buissonnier pour modeler des chemins sans nous porter garant de rien. C’était l’heure de sortir de soi avec avidité. Nous avons côtoyé les saccages, l’effraction, les camps-volants, les maraudes, l’absolutisme, les assauts, les nuits au bivouac, les escales repues, l’amour d’une femme et le goût de voir nos fils grandir. Aucune veille ne nous a épuisés, rien n’est venu rétrécir nos aspirations, aucun alibi n’est venu nous excuser faussement d’une désertion quelconque, aucune valeur n’a été répudiée. Nous avons été de beaux combattants de première ligne, sans scrupule inutile, le poing sans mesure, le cœur grandiose.
Nous sommes là, maintenant affichant solidement notre vigueur de condottières aguerris. Debout, sans jamais avoir abdiqué malgré nos excès en tout. Nous sommes là, à voir nos vies mêlées à cette génération qui galvaude les mots qui ont mené l’assaut à nos côtés, qui démantèle les redoutables figures de proue de nos navires, qui dément nos enfants, dénature nos femmes, efface ce que la vie a de plus subtil, de plus fragile, de plus élégant, de plus racé. Ils ne sont pas la génération future mais celle qui a grandi à nos côtés. Ce n’est pas un procès de la dernière jeunesse, c’est celui de notre génération.
Nous avons vu les fumées des bastions défaits, les danses nouvelles où les pitres remplacent les prêtres, la dérive de ces continents que sont les normes et les valeurs, l’ensemencement scientifique de tout : maïs, femmes, génisses, sans distinction. Nous avons tenté de trouver un sens à tout cela, même contraire, ou une illusion de sens ; mais il n’y a rien. Alors nous avons cherché la confrontation, le défi, la guerre, pour mener le combat contre cette nuée évanescente, instable. Nous n’avons discerné aucun adversaire solide et il n’y a aucun idéal, hors une infâme vigilance présomptueuse pour mener en toute quiétude une quête éperdue d’un chaos nihiliste plié à leur mesure. Aucun levain, aucun espoir hors celui de trouver l’or dans les brèches, l’illusion d’avoir brisé tous les modèles, d’avoir modelé la nature, la nature de l’homme ; d’être libre parce que dépossédé de tout, même de soi… pour ne voir que son propre reflet stérile, androgyne, chimérique, magnifié dans l’inexistence et le reniement des différences. Alors « on » (ce maudit « on » qui se veut captif) s’éclaircit l’anus à coup de laser, on se rabote le gras, on se fait des faux-culs, on se modèlise les pectoraux et les seins. On s’expose, se renifle le derrière, on mange du quinoa-Monsanto, on regarde la même télévision, on écoute la même musique, on exige le même salaire, les mêmes vacances, les mêmes enfants pondus par des femmes-marchandises exotiques. La génération en place rêve de prothèse, de calibrage, de clonage allant du même au même… la génération en place rêve d’élevage en batterie…
Le démenti encore pubère viendra de nos enfants qui remuent les couteaux dans le repliement des feux que l’on a préservés. Nous leur apprenons la forge, le feu et la guerre.
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Néo-jeune 2.0 et trinitrotoluène
- Le 10/06/2015
- Dans Pneumatiques
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- « Monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne » reproduit-il inlassablement sur son clavier ; étriqué dans son présent, coincé entre peur et ennui, entre incantation et croyance, entre twitter et la salle de classe…
Etrange néo-jeune 2.0, devenu conservateur de l’infime passé de la seconde écoulée. Incapable de comprendre qu’il fait déjà partie d’avant, certain d’être l’avant-garde de sa génération. Tourné vers ses pas, flairant sa propre trace, dans l’impossibilité de voir l'horizon.
Saleté d’avant-garde qui barre le passage.
Etrange époque où certains ont des gueules de barrages comme d’autres sentent la dynamite.
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Les derniers poètes de la gratuité absolue
- Le 07/03/2015
- Dans Citations
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Les hommes de guerre sont de l’espèce qui se rase pour mourir. Ils croient à la rédemption de l’homme par la vertu de l’exercice et du pas cadencé. Ils cultivent la force physique et la belle gueule, s’offrant le luxe des réveils précoces dans les matins glacés et des marches harassantes pour la joie de s’éprouver. Ce sont les derniers poètes de la gratuité absolue.
Jean Larteguy
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M’éloigner de mon époque.
- Le 30/01/2015
- Dans Pneumatiques
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Seuls les assoiffés seront absous. La sècheresse de l'âme c'est la damnation.
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Et tu ne bougeras pas
- Le 11/01/2015
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On supprimera la morale, au nom de la liberté
Et personne ne bougera, parce que la morale est du vieux monde
Puis on supprimera la liberté.
On supprimera la différence, au nom de l'égalité
Et personne ne bougera, parce que la différence est du vieux monde
Puis on supprimera l'égalité
On supprimera la patrie au nom de la fraternité
Et personne ne bougera, parce que la patrie est du vieux monde
Puis on supprimera la fraternité
Puis on supprimera le pays, la famille, les valeurs
Et personne ne bougera, parce que tout ça c'est le vieux monde
Puis on supprimera le vieil homme, au nom du nouveau monde
Et tu ne bougeras pas, parce que tu seras du nouveau monde
Et on supprimera la jeunesse, au nom de la précaution
Et tu ne bougeras pas, parce qu'avec des chaînes on ne bouge plus. -
De puissants dieux sont à l’évidence à leurs côtés
- Le 11/01/2015
- Dans Pneumatiques
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Avez-vous remarqué, en ces temps vulgaires, les mimiques et les minauderies de l’homme moderne, sentimental, gorgé de rêves en low-cost, fait de poses ténébreuses de coquelets…Eh bien cet homme moderne, tout imbu qu’il est d’humanitarisme et de droits de l’Homme, n’aime pas l’homme ! Ce dernier lui fait peur, lorsqu'il boit et mange son terroir. Il lui fait peur avec ses habits de désinvolture rehaussés du sobre d’une femme soulignée d’enfants brûlants. Il lui fait encore peur par sa voix placée, par son attitude de dédain aristocratique, par sa beauté asymétrique et virile ... L'homme moderne est fait pour avoir peur des hommes ; devinant dans un dernier soubresaut inconscient, que de puissants dieux sont à l’évidence à leurs côtés.
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C’est dans le silence qu’on assassine le mieux
- Le 16/11/2014
- Dans Pneumatiques
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Le bruit des révolutions, les harangues des complots, ne sont là que pour se faire peur, n’engagent jamais rien sur la voie du définitif. Car seul le silence convoque les grandes décisions. C’est d'ailleurs dans le silence qu’on assassine le mieux.
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Aurore sanglante
- Le 12/10/2014
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De la traînante crainte de se livrer naît cette grimace de l’honneur, fierté sanglotante pour laquelle nous sommes prêts à mourir.
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Se mettre en danger !
- Le 12/10/2014
- Dans Pneumatiques
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Se mettre en danger, c’est la clef de toute vie intéressante.