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Le monde comme une victime vouée aux couteaux
- Le 30/01/2017
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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La maison, à demi étourdie sous l’orage braillard, avait une silhouette hésitant entre splendeur et anéantissement. Les rochers bordant le torrent ressemblaient dans la pénombre à de mauvais points de suture. La vitre, martelée par la pluie, renvoyait le reflet de son visage. Celui-ci, exposé à la nuit inquiétante, avait pris toute la beauté dramatique d’un barbare, résumée dans une indéchiffrable manière de sourire. Il se retourna, alla s’asseoir face à la nuit, dans le confort d’un vieux fauteuil en cuir usagé. Au débouché de la nuit sombre, le matin clair se dessinait maintenant dans une ombre agrandie qui cohabitait avec le bruit des rafales, dans un élan de lumière qui devait tout submerger. Il but son café dans une tasse d’émail blanc, le regard posé sur l'heure du matin. La nuit était passée avec sa poigne de sueur et d’apparitions plus ou moins lucides. Il aimait le noir, sa manière d’aller au fond de tout. Il se leva, déposa sa tasse sur le rebord de bois de la fenêtre, fit quelques pas, enchanté du vertige qui le soulevait au-dessus de lui-même.
Matthieu retourna vers la chambre et regarda sa femme encore assoupie dans le désordre de sa chevelure. Ils s’étaient rencontrés à Paris lorsque chacun tirait sa trajectoire. Elle traînait ses longues jambes dans le sillage des rues animées du 1er arrondissement et ses mèches blondes dans les couloirs du Palais Bourbon, au service de quelques élus. Un vent souple accompagnait son élégance cintrée, sa grâce atmosphérique, son mouvement de soie. Il avait croisé son regard, un regard de tanière, avec quelque chose de chaleureux, de généreux et de pudique qui fait admettre une certaine éternité. Il s’était métamorphosé dans cet éclat sauvage, passant d’une idée abstraite de l’amour à des sentiments pénétrants, de chair, d’âme et d’os. On résiste à la beauté mais pas au charme.
Glissant vers le salon, il traversa la grande pièce de pierres, de briques et de tomettes, où étaient posés leurs meubles épurés qui avaient fait toutes les migrations avec eux depuis leur mariage. Il avança dans le large couloir encore plongé dans la pénombre et risqua son regard dans l’entrebâillement de la porte qui gardait le sommeil des enfants. Sur le tableau noir, au-dessus du bureau, était écrit : « Un jour, nous détruirons le monde. Ce jour-là, il fera beau ». Il sourit en se souvenant de la réplique du frère à la lecture de ce que son jumeau avait écrit : « La fin du monde n’a pas d’importance ». Il aimait leur jeu fait d’intelligence et d’insolence où la passion apparaissait comme une frénésie, le monde comme une victime vouée aux couteaux.
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A la hussarde !
- Le 26/01/2017
- Dans Affiche
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Les grands barbares sont ainsi : rustiques et raffinés !
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J’y ai vu une mise en scène
- Le 20/01/2017
- Dans Pneumatiques
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Si je dis : l’heure la plus sombre, en hiver, à quatre heures du matin en rase campagne. Je ne vois là aucune poésie. Et pourtant j’y ai vu une mise en scène où les mots avaient du mal à trouver leur place habituelle.
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Réhabiliter la dimension virile de l'histoire
- Le 16/01/2017
- Dans Coupure de presse
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Je suis dorénavant persuadé que pour mourir sérieusement, il faut redonner sa dimension virile à l'histoire !
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En chacun, la symphonie d'une tempête
- Le 12/01/2017
- Dans Pneumatiques
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Toute procédure est une insulte à l'intelligence. L’improvisation réclame un esprit vif.
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Après-midi d’avant-guerre
- Le 08/01/2017
- Dans Ligne de faille
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C'est une fin d'après-midi d’avant-guerre, le soleil tombe lentement derrière la ligne de crête, le froid avance à la même vitesse que l’ombre dans un ciel imparfait, entre nuages et brumes.Tout glisse vers la pâle couleur du crépuscule. Le gouvernement s’éteint dans la léthargie d’une fin de règne, les bêtes s’enterrent, le monde se contracte et crisse comme la glace du lac Baïkal lorsque de grandes fissures apparaissent. Les tendresses emportées et les douleurs héroïques se regardent dans les flammes des feux de cheminée, dont les braises resteront comme l’ultime preuve du scandale de nos singulières désillusions. Rien ne parle des prémices de la guerre comme ces moments-là.
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Il nous faut une musique !!!
- Le 04/01/2017
- Dans Ligne de faille
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Il nous faut une musique pour exprimer notre révolte !
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Avec nos meilleurs vœux...
- Le 31/12/2016
- Dans Coupure de presse
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C’est arrivé comme un changement d’année, au douzième coup de minuit, à l’heure pétante, zéro zéro comme disent les militaires. Et tout d’un coup nous étions en guerre. Et cette guerre n'avait pas débutée que les journalistes faisaient déjà l’autopsie de la défaite, en direct, et préparaient le défilé des visages abattus des hommes politiques. Ainsi s’arrêta 2016. Mais la guerre est une science occulte... Avec nos meilleurs vœux 2017.
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Bonne fête de la Nativité
- Le 23/12/2016
- Dans Coupure de presse
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Un voile sur le monde... quelques jours... comme une trêve...pour se rappeler l'espérance de la naissance, le culte de la famille, l'envie de demain, une idée de la civilisation.
Bonne fête de la Nativité !
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Ubi sunt leones : Le vacarme des serments !
- Le 11/12/2016
- Dans Citations
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Certains sont faits pour la fraternité, pour se perdre dans ses méandres, pour le vacarme des serments.
Eric Neuhoff 2009
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Campagne capillaire d’éducation des masses
- Le 06/12/2016
- Dans Coupure de presse
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La démocratie, ce stupide préjugé parisien qui appuie à tout instant un pistolet sur la tempe de la province.
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Parfois, je me prends pour un verbe
- Le 02/12/2016
- Dans Pneumatiques
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Parfois, je me prends pour un verbe ou un mot. Plus rarement pour une phrase.
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J'exècre ce dadaïsme recyclé pop-art
- Le 28/11/2016
- Dans Coupure de presse
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J’exècre cet encodage déréglé, cette norme faussement rebelle, ce corset artistique, journalistique, vestimentaire, publicitaire, littéraire, télévisuel, qui s’affiche comme une chemise ouverte. Partout cette obsession de la provocation permanentée, ces grimaces décalées de ré-créateur de la société, ce dadaïsme recyclé pop-art, dont le grincement fait penser au bruit de culasse qui réarme sans cesse, sans jamais tirer. Il nous faut un retour au simple, au direct, au sourire, au claquement de la balle. Rechercher un style ramassé, nettoyé des effets de queue de paon.
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Le secret d'une éternelle jeunesse
- Le 19/11/2016
- Dans Pneumatiques
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Les graffitis muraux ne sont pas des œuvres d'art ! On ne retient ni glissement de plume, ni travail patient du burin et moins encore l’excentricité d’une palette. Mais j’aime furtivement cette insolence vandale, affranchie, éphémère, qui vient déranger les rues mélancoliques des villes de province après 19 heures, l’obéissance de leurs avenues propres et alignées, et les vieux qui promènent leur chien-à-crottes et leur avenir déçu. Et dans ce goût je n’arrive pas encore à discerner si c’est le poil à gratter qui me plaît où la démangeaison du bourgeois.
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La mode est décidément partout impitoyable.
- Le 15/11/2016
- Dans Ligne de faille
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L’arrivée décomplexée du vocabulaire post lutte des classes, muzz, négre, youpin, blanc, mis en valeur par le préfixe « sale », relègue le prolo et le bourge à des concepts trop datés, plus assez tendance. La mode est décidément partout impitoyable. On devine déjà qu’elle ne sera plus insouciante, en minijupe, carré de soie et lunettes noires. On remarquera également, dans cette nouvelle approche de la lutte des communautés, l’absence étrange des jaunes et des rouges ; ce qui devrait alimenter certaines thèses complotistes et rendre triste le prêt-à-porter printanier.
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La tristesse a de puissants défenseurs.
- Le 10/11/2016
- Dans Pneumatiques
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Il y a des hommes nés pour la joie, d’autres trimballent leur modernité épuisée. La joie est offensive ! Mais la tristesse a de puissants défenseurs.
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Rhum & Putsch
- Le 06/11/2016
- Dans Coupure de presse
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Demain, je pars en guerre. J'emmène des cigares, mon ami, du vieux rhum.
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Car l'heure de leur absolu, de leurs grands cris de rage, a sonné
- Le 04/11/2016
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Il grimpa dans son land-rover 90TD blanc débâché, posa la M40 sur la plage avant, juste à côté de l’icône et prit la route. Quelques heures plus tard, il dévala le chemin vers la mer, dans la poussière d’été de son enfance. La musique de The Decline! fut interrompue par le crépitement du Motorola. Dans une langue codée de moments tactiques et de munitions, un homme parla d’embuscade et de coup de main. Il avança sur le petit chemin qui mène au cœur de la garrigue. Descendu du 4X4, il retourna aux abords de la route. Il se posta.
Dans le village, on l’appelait Monsieur Claude. Un nom de tenancier de bordel. C’était un sanguin, rouge sang de bœuf, un homme gras aux allures de dandy affaissé, la gorge tapissée par les alcools forts, qui organisait des « fêtes » avec des filles, à deux pas de La Jonquera, de l’autre côté de la frontière Espagnole. Sa femme, née à Malaga d’une mère ashkénaze venant de Hongrie, et d’un père Ethiopien, se promenait toujours avec un flacon d’eau de Cologne pour désinfecter les bidets. Monsieur Claude, lui, préférait le whisky, et le sang neuf des jeunes filles. « Ca fabrique des cirrhoses parfumées », disait-il. Jamais monsieur Claude n’aurait pu vivre dans le dénuement. Né dans un hôtel-restaurant sur la frontière espagnole, d’une mère prostituée et d’un père fantasque, il avait fait ses études dans la rue avant de devenir maquereau, puis big boss de la traite de jeunes garçons vers le Moyen Orient. Il jouit désormais du luxe absolu : un hôtel particulier de 600 m2, avec patio et terrasses, situé au pied du Mont Canigou, à l'Ille sur Têt ; et une grande maison d’allure familiale sur la Côte d’Azur, entourée de rosiers, de servantes et de dorures. Les hommes politiques viennent se prosterner devant ses millions et profitent des miettes de jeunes éphèbes que monsieur Claude glisse dans leur lit après les journées de chasse qu’il organise à leur profit.
Assis sur ses talons depuis 15 minutes, il regardait sa montre G-SHOCK, il était bientôt midi. Dans l’odeur épicée du maquis, le bruit du grésillement d'une cigarette lui manquait. Il regardait la route qui montait en lacet vers sa position. Monsieur Claude y passait chaque mercredi, en fin de matinée, pour se rendre dans la vieille chapelle d’Hermitage où il croyait que Dieu l’entendait et surtout lui pardonnait tout, après ses quelques minutes de génuflexions théâtrales. C’était son chemin de croix, fait au volant d’une Jaguar, agrémenté de quinze arrêts qu’il faisait en chemin pour : « relever les compteurs jusqu’à ma résurrection financière » aimait-il plaisanter. Monsieur Claude avait le blasphème facile comme tous les truands sanctifiés bourgeois. Il riait alors, comme il l’avait travaillé devant la glace, toutes dents dehors, avec la lèvre retroussée sur la gencive supérieure.
Ce n’était pas Monsieur Claude que Matthieu détestait, c’était l’idée moderne qu’il représentait. Et à l’heure qui devait marquer le grand retour des héros granitiques et des belles de jadis, il avait choisi d’envoyer symboliquement du 7.62 dans le buste du confort moderne représenté par Monsieur Claude.
La Jaguar XF Pure arriva en contrebas, Monsieur Claude tapota sur la boiserie du tableau de bord en écoutant Live Your Life de Rihanna … Il arma son M40 A3… distance 850 mètres… tira une seule munition. I'm the opposite of moderate cria la chanteuse … timing parfait ! L’écho compta trois répétitions avant que la voiture ne pénètre dans un roncier pour y disparaitre. Matthieu resta sur place jusqu’à ce que le bruit de fond de la nature vienne exorciser le silence.
Ils étaient ainsi une centaine, approchés pour leur absolu, leurs grands cris de rage, le feu grandiose qu'ils allumaient partout, et leur apparence de prophète. Les passions politiques sont des rumeurs, alors ils avaient choisi d’agir… sans expliquer. Ils avaient choisi la grande saignée cosmique à la Roger Gilbert-Lecomte. L’heure a sonné. Une cible par personne, c’est le premier pas : politiques, maquereaux, banquiers, communautaristes, journalistes, pédérastes, clandés, militants, avocats, juges… ils commençaient par le plus sale.
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L’orgueil, cette religion de suicidé
- Le 30/10/2016
- Dans Pneumatiques
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Il s’était inventé un silence romanesque dans lequel il promenait ses incertitudes comme des plaies crucifiantes. Il ne savait pas que la tristesse était un vice. Il la croyait sentiment poétique et y glissait amour des femmes, littérature hussarde, narcose politique et croyances exotiques. Le problème des vices est que l’on peut honnêtement les prendre pour des vertus. La crispation du vice en vertu est d’ailleurs une monstruosité qui ravage le monde moderne. Lui était dévasté de ne pas distinguer l’humilité de la modestie, la charité de l’humanitaire, le pardon de la tolérance, l’idéal du raisonnable. Le grand vainqueur de cette confusion, c’était l’orgueil. Car il était devenu orgueilleux à force de tristesse solitaire. Et l’on sait que l’orgueil est un feu follet qui se radicalise en mépris, cette religion de suicidé. D’ailleurs, il défiait le canon lugubre de son Glock 21 avec une piété armée de tristesse.
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Nous cracherons notre fumée à la face de la lune
- Le 25/10/2016
- Dans Ligne de faille
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Une fois que nous aurons le monde en main, dans un vague geste de pouvoir, de vanité et d’irrespect, nous cracherons notre fumée à la face de la lune et ferons brûler le jour.
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Le cul botté et rebotté
- Le 20/10/2016
- Dans Coupure de presse
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Le cul botté et rebotté… ils parlent trop de la supériorité de leur cul sur le pied botté !
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Nous traversons le temps de la grande ignorance
- Le 16/10/2016
- Dans Ligne de faille
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Nous traversons le temps de la grande ignorance des liturgies, de la grande nostalgie des cérémonials, de la grande impuissance des dogmes. Nous n’avons plus ni jour, ni nuit. Seuls le soleil et les orages, et des mots hallucinés, vociférants avec une force à couper le souffle, trouveront un chemin.
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Cette petite dictature moderne du célibat
- Le 12/10/2016
- Dans Coupure de presse
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J’exècre cette petite dictature du célibat qui monte en puissance, avec tous ces individus languissants qui se transforment doucement en monstres : vieux beaux en trottinette, citadines attifées chez Costes, voyeurs asexués tétanisés sur leur reflet dans les vitrines. Tous enivrés par les fragrances interlopes qui s’échappent des échantillons de parfum des magazines « faits pour les femmes, lus par les hommes ». Et leur haine injurieuse et salissante qu’ils déversent, par tweet, par post, par article, par opus sur cette métaphysique qui leur échappe : l’amour exclusif, abouti. Vous les avez lues ces commères avant-gardistes, avec leurs ricanements pavloviens, bave aux commissures, yeux serrés sur leur constipation autour de leur sexualité différente. Vous les avez entendus en prime time dans les émissions grand public, ces vieux célibataires aux cheveux collés sur un crâne matznevien, avec leur voix précieuse saupoudrée de peur, leur entre-regard par en-dessous plissé sur leurs yeux de mauvaise vie.
Et les voilà qui colportent, de leur voix aigre douce, l’idée du couple ramené à des gosses sales, un caniche nain, un baise mensuelle, la vaisselle et le camping-car.
Les voilà main dans la main, bile contre bile, ces imbéciles qui vont chercher une virilité ambiguë dans le pissons ensemble et les lectures mal assimilées, avec ces harpies à la peau retendues de vielles momies à l’odeur rance, au ventre stérile.
Et cette engeance de mégères et de vieux atrabilaires, toute pétrie de complexes et de ressentiment, de n’avoir pu se hausser plus haut que le caniche de leur propre enfance, lève le poing dans le tremblement sonore de leurs mains d’osselets en criant : « vengeance, vous paierez votre joie enivrante, nous la plongerons dans notre puanteur de ratés ».
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Je rêve d’un monde où l’on se tait
- Le 08/10/2016
- Dans Ligne de faille
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Je rêve d’un monde où l’on se tait, où tout est secret, un monde de devins, de pianistes et de chats.
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Ecrire par temps d'effondrement
- Le 04/10/2016
- Dans Ligne de faille
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Je n'aime pas cette contrainte : écrire par temps d'effondrement civilisationnel. J'aurais aimé écrire dans la plénitude. Ecrire d'une langue joyeuse dans la plénitude de la civilisation.
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L'homme sauvage
- Le 01/10/2016
- Dans Ligne de faille
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C’est un grand costaud aux jambes solides,
Aux longs bras qui signalent une origine paysanne
Avec les stigmates hérités d’un long rapprochement avec la terre.
Le visage est celui d’un destin dramatique aux dévotions cannibales
Et pourtant
Il a des yeux dilatés d'innocence, des yeux d’enfant, des yeux bleus, nordiques
Il est beau, très beau dans l'éphémère
A se repaître de l'air
A ne salir sa peau blanche que de terre fertile
Et pourtant
Son âme ne lui laissera aucun répit jusqu’à ce qu'il sombre.
Avec cette peur animale qui est étrangère à la peur de la mort ou même de la souffrance
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Elucider le mot extrême !
- Le 29/09/2016
- Dans Affiche
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Epoque extrême quand l'Etat demande à la jeunesse de s'habituer à la Terreur.... Elucider le mot extrême !
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On s'en fout !
- Le 26/09/2016
- Dans Ligne de faille
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On s'en fout de croire en Dieu, puisqu'il qu'il existe !
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Je croise les ruines de l’été
- Le 22/09/2016
- Dans Pneumatiques
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Je croise les ruines de l’été où s'agitent les dernières lumières malmenées par la pluie, la tempête et le ruissellement des vagues ; tous ces assauts d’automne qui viennent préparer la terrasse inhospitalière de l’hiver, sous un pin grandiose où s'amuseront les choucas. Et assis sur cette terrasse, alors que mon chapelet tournoiera encore dans les vents passagers, je viderai mon verre à la détestation des hommes perdus dans une errance sans astre et sans plus aucune croyance une fois leur soleil estival perdu dans les gris persistants.
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L’effraction de la réalité, la sournoiserie du rêve !
- Le 21/09/2016
- Dans Bibliothèque de combat
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Consistance des souvenirs
- Le 18/09/2016
- Dans Pneumatiques
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Paquet de photographies non classées, bouts d’écriture, vieille malle repeinte, densité vénéneuse des cicatrices, miettes de mots, carcasse grinçante, toute une belle substance qui rayonne encore d’une impitoyable violence. Les souvenirs sont les premières traces de vie unicellulaire de nos émotions.
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Ce fichu désert culturel - Postmodernité
- Le 14/09/2016
- Dans Ligne de faille
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L’hédonisme postmoderne ! Oh pas celui d’Aristote, ou d’Epicure ! Non ! Celui de l’apparence, du règne sans partage de l’image, de l’exhibitionnisme de l’intimité, des déviants encensés, des collectifs aux intérêts miniaturisés ou de la télévision. Voilà ce qu’on propose comme culture ? La postmodernité … cette fabrique d’écervelés ! Sans pensée, pas de préliminaire, pas d’après, comme des bêtes cette recherche du coït immédiat. Cette chose immonde, gluante ou tout est culturel, où tout se vaut, n’importe quoi est culture : le sexe, le loto, les gadgets, la publicité, la mode, le maquillage, les colonnes de Buren, le piercing, les jeux vidéo … M’intéresse pas ce structuralisme ethnologique élevant les pissotières de Duchamp au rang de forme différente de la culture. Il n'y a plus ni vérité, ni mensonge, ni stéréotypes, ni invention, ni beauté ni laideur, mais une palette sèche, neutre, étriquée et épuisée. Faudra m’expulser toutes ces couilles molles et leurs égéries dans un désert quelconque voir quelle civilisation ils sont capables de commettre après avoir tué le père. Nous, on pourra de nouveau cultiver notre lopin de tradition avec des coups de folie qu’on nomme modernité.
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Rendez-vous sous les pluies de septembre
- Le 22/07/2016
- Dans Ligne de faille
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06h47 ON BOUGE - STOP - NE RESTEZ PAS PAS CONNECTES - STOP - RENDEZ-VOUS SOUS LES PLUIES DE SEPTEMBRE.
SIGNE - TI
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Le vent tourne
- Le 18/07/2016
- Dans Ligne de faille
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J’ai fait mes humilités, victime tolérante que j’étais devenu, prêt à jeter ma vérité, mon âme, pour les yeux soumis de mon époque. Puis, hanté par le souvenir de mes rêves, j’ai relevé ma guenille et j’ai fait un étendard de mes exigences où la seule raison ne commande plus qu’un seul acte : cap dans la bataille.
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L'attente
- Le 13/07/2016
- Dans Pneumatiques
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L'attente, comme un tableau de John Register, où un homme, le front collé sur la vitre de la terrasse du port, voit venir le navire qui l'emportera bientôt avec les figures enfiévrées de ses rêves : l'aventure, l'inconnu...
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Club fermé
- Le 11/07/2016
- Dans Pneumatiques
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Têtes brûlées, aristocrates ruinés, amoureux déçus, soudards, idéalistes exaltés, demi-soldes oisifs et encombrants, enfants de malheur, âmes perdues, pêcheurs repentis, tous à la recherche d’une autre chance, d’une deuxième identité, d’une vie meilleure. Autant d'histoires personnelles, ayant abandonné le quotidien pour se confronter à l'histoire du monde. La légion, cet habile attelage hétéroclite, formé d'hommes étrangers si peu considérés, exprime une communauté de destin, d’histoire, qui s’affranchit des règles sociales de la société au sein d'une collectivité de fer. C’est un milieu en bande organisé, sans caste même s'il reste fortement hiérarchisé. La Légion reste le meilleur club du monde, où chaque membre a quelque chose en commun que personne d’autre ne peut avoir. A Moscou, à Paris, à New-york, avec de l’argent n’importe qui peut être membre de n’importe quel Club, sauf celui de la légion.
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Ne dis jamais du mal de la mer
- Le 09/07/2016
- Dans Citations
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Ne dis jamais du mal de Dieu, ni de la mer.César Antonovitch Cui
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La vertu ?
- Le 24/06/2016
- Dans Pneumatiques
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La mêlée !
- Le 20/06/2016
- Dans Pneumatiques
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Certains sont entrés dans le rugby comme d’autres entraient en religion au temps des croisades : Il s’en suit une liste de martyrs mais aussi de saints et de renégats. Roger Nimier disait d'ailleurs, "l’homme naît mauvais, la société le déprave, mais le rugby le sanctifie".
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Ecrire sa colère
- Le 15/06/2016
- Dans Citations
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Je ne peux pas écrire une phrase qui ne contienne pas une dose de rébellion. Sinon elle ne m'intéresse pas.
Albert Cossery
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Pourquoi êtes-vous si joyeux ?
- Le 11/06/2016
- Dans Pneumatiques
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- Pourquoi êtes-vous si joyeux ? me demandèrent-ils
- Par esprit de contradiction, de contrition et de conspiration !
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La modernité y coulait son râle
- Le 07/06/2016
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Il avait un regard étrange, taché de guerres avec un sourcil comme une plume qui gardait la trace d’une ancienne douceur dont il ne détenait plus aucune preuve. Une cicatrice abimait sa joue. Il avait le parfum des cigarettes, des décisions rapides et la persistance de [la forêt], comme un leitmotiv d’aventure. Derrière la vitre, derrière le filtre opaque de la pluie, il avait senti assez de forêts pour briser une tempête. Il avait attendu là, dans le silence du café qui passe lentement. Les fumerolles de la tasse, la lueur d’un soleil ocre de fin de journée, semblaient uniquement là pour adoucir l’agressivité toute militaire de son arrogante virilité. Il était resté ainsi jusqu’au cri du milan, vers 17h.
Dans une économie de paroles et de gestes, encombré d’une sorte de solitude un peu fatiguée - celle des moines, des taulards et des soldats en embuscade - il quitta la salle qui sentait la cantine chronométrée des lycées militaires. Il dit au revoir au patron du bar, comme ça, comme un adieu. Il disait toujours au revoir de cette manière polie, distante. A tout prendre cela ressemblait à de la gentillesse pour qui n’y prêtait pas attention. Une fille lui lança un regard effronté qui se voulait une invitation au voyage. « Ongles noirs et cheveu gras, la voilà la bohème », pensa-t-il. Dehors il se mit droit, face au vent, comme sous le feu, sanglé de courage, les pensées striées de blessures.
Il s’enfonça sur une piste embrumée qui suivait le torrent glacial, la modernité y coulait son râle, lui son espérance de renaissance.
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La mort n'est pas une excuse
- Le 03/06/2016
- Dans Affiche
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Où sont passés les brûlants, les condamnés, les croyants hérétiques, les ermites fous ?
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Nous irons vers le soleil épuiser notre jeunesse
- Le 27/05/2016
- Dans Pneumatiques
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J'ai l'exigence impérieuse des étés flamboyants plongés dans l'immensité liquide sombrement bleue, lorsque la brûlure insidieuse des parfums modifie l'apparence de l'air. La révélation de la joie est l"écho de tout cela.
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L’instinct me pousse à l’indifférence.
- Le 23/05/2016
- Dans Pneumatiques
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L’indifférence, c’est ce qui sépare ma peau du reste.
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J'aime la manière réaliste des journées provinciales à peindre la vie
- Le 18/05/2016
- Dans Pneumatiques
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J'aime la manière réaliste des journées provinciales à peindre la vie : leur vigueur matinale un peu triste sous la déchirure du soleil, leurs marchés débordants sous les halles, leurs zincs aux accents terreux, le visage des passants à la douceur des années 80 impensable ailleurs, la femme à sa fenêtre entrouverte, la pâleur précieuse et languide des soirées.