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  • Tentation

    Terra ignota rupture

    Il ne faut jamais se couper de l’humanité, car on risque dans l’éloignement de lui trouver des circonstances atténuantes.

    Albert Cossery

  • Qu'importe si vous avez peur !

    Terra ignota moins sage

    Je me fous du sang froid, le mien est bourré de nitroglycérine. Je me fous du sang bleu, le mien est pimenté. Je me fous du sang noir, le mien est blanc éclatant. Je me fous de mon sang répandu, il va vous submerger.

     

  • Actualité : Illusion moderne

    La résistance passive, cette illusion moderne de la révolte, mi peureuse, mi crâneuse avec un soupçon de mépris et de tristesse.

     

  • Nuit blanche au 37

    Terra ignota nuit blanche

    L’insomnie bâtarde, mi-cauchemar, mi-réelle, marchant dans les flaques de poésie, et les cafards. Heure du rapport des hommes en disgrâce, les yeux rouges, la tête ouverte à la gravité, les pas perdus, et ces violons en arrière fond qui portent des chants stridents dans une orchestration pour nuit blanche. Je ralentis encore le rythme pour faire croire au sommeil. Quelques pas se consument au loin dans la rue Sainte Victoire et laissent place aux vibrations infimes qui tombent sur ma peau froide. Je prends une pose nonchalante, souris de la persistance du métronome cardiaque, du sang qui coule dans la tuyauterie, du bourdon de la machinerie. Je mets ma cagoule noire de bourreau, faisant croire aux ombres à mon heure d’autocritique. Et lorsque, croyant le moment propice, cette saloperie de mélancolie sort de sa tanière noire, je l’exécute d’un coup de hache brutal ! Putain de traquenard ! J’écrase son exosquelette de cancrelat. Gicle son sang malsain, ses viscères d’ignoble rampant. Je chasse l’odeur fade d’un rire tonitruant. J’introduis la clarté, une petite flambée. Je reprends du souffle, me défais des ombres qui s’accrochent comme des débris. J’enfoncerais bien encore quelques aiguilles chauffées à blanc dans le corps disloqué du triste cadavre qui s’effondre à mes pieds. Je n’ai jamais eu la victoire magnanime. Je la préfère totale, exultante et sanguinaire ! Je décapite pour l’exemple quelques mots obscènes, crucifie quelques terreurs, fauche les champs lexicaux des lamentations, je pends les phrases de démission et de fuite. La faim revient, l’odeur de l’herbe humide également, par la fenêtre entrouverte où s’immisce l'envie de tout. Je fredonne inconsciemment une vieille mélodie aux doigts légers. La vie mérite ces instants d’ivresse. J’avais oublié toutes les preuves de la joie. Je les mettrai dans le barillet de mon pistolet pour le grand matin. Je plonge maintenant mon regard dans le halo naissant de l’aube : derrière la brume, soudain, la bonne humeur devant l'accablante beauté des yeux du matin. La joie est bleutée, saturée de possibilités.

     

  • L’indéniable supériorité du baroque sur le moderne.

    Terra ignota une vie accomplie

    J’ai maintenant l’endurance de plusieurs années d’existence pour pouvoir affirmer sans trop de nuances qu’une vie accomplie, comme dans un roman de José Giovanni, ressemble à une ferme fortifiée avec une femme authentique, une cavalcade d'enfants, des amis hauts en couleurs, des armes légères et du vin de Loire. L’indéniable supériorité du baroque sur le moderne.

  • Dehors il fait un temps de mort et de fureur.

    Terra ignota voeux 2016

    Certains hommes s’occupent, d'autres s’ennuient autrement dans un langage qui colle au monde. Dehors il fait un temps de mort et de fureur.

     

  • Disséquer le monde

    Affiche terra ignota code for victory x

    Disséquer le monde et le refaire à notre démesure !

  • Orgueilleux, je me voyais du siècle des barons

    Terra ignota Charger !

    Orgueilleux, je me voyais du siècle des barons, des brigands et des explorateurs, du siècle fort. Je rêvais d’espaces vierges à conquérir monté sur des purs sangs. Je chargeais aux côtés d’émérites autant que vertueux bagarreurs. Je ne voulais que d’étranges mots rugueux qui démolissent et des sabres qui tranchent sans autres pensées que celles de vaincre et bâtir. Je n'étais aucunement  prédestiné pour cette époque molle, fade, manquant de virilité et d'ardeur. Je n’étais pas prévu  sous cet angle où les inutiles guerres horizontales servent à éviter les saines révoltes verticales. Je n’ai rien à faire dans cette époque où l’on ne pense qu’à défaire. Je ne cautionne donc ni les soubresauts ridicules ni les idées vagues défendues par le monde ces derniers temps. Je vous demande d’ailleurs de prendre connaissance de mon message à la communauté internationale : je déclare officiellement mon indépendance. Et voyez mon orgueil comme étant la raisonnable récompense du maintien de ma dignité. Cette décision prend effet aujourd’hui à minuit.

     

  • Ça vous apprendra !

    Terra ignota il alluma une cigarette

    Le jour se lève, ça vous apprendra. 

    Jacques Rigaut

     

  • La vie n’aura pas à rougir de moi

    Terra ignota il termina sa cigarette

     

    Le taxi éventre la nuit. Une femme en surgit, brune incandescente, caligulesque, à la vulgarité rayonnante, prête à flirter avec le mal. Le mascara coule de ses yeux noirs et se mélange à la pluie. Le visage trafiqué comme un selfie sur instagram, des talons trop hauts, une jupe trop courte, elle annonce sans pudeur ses heures de fitness et ses hiéroglyphes tatoués au bas d’un dos bronzé. Il croise son regard triste comme une sonate inachevée. "Le regard des plus belles femmes est en ré mineur" pensa-t-il en allumant une cigarette. Lui trimbale la nuit entière dans sa pupille. Seul un éclat esseulé parait être en exil dans la rétine, au centre de toute cette ombre, comme un démenti du noir. Il examine furtivement son propre reflet dans une vitrine conciliante. Certains traits ébauchés sous les soleils ardents se creusent maintenant distinctement sur son visage.

    Au bout de l’impasse, la porte du bar est gardée par un chien de Fo sculpté dans la salle de boxe du quartier. A chaque nouveau client, elle s’entr'ouvre à peine et laisse sortir une musique puissante qui coupe la parole à la nuit. La femme s’y engouffre. Il entre à son tour après avoir terminé tranquillement sa cigarette.

    Juste en dessous de la musique, il trouve la parole, lourde, crachée, envahissante, grasse, de la foule amalgamée en contrebas. Une dizaine de marches le sépare de la marée dont le flux laisse s’échouer quelques hommes saouls sur les escaliers et le reflux dégage une essence faite d’excès de testostérone, d’odeurs rances de bière et de mauvaise virilité mêlée aux parfums féminins qui ne cachent plus l’aigreur suri des aisselles. Le bouge est tellement underground qu’il avait failli ne pas le trouver malgré les indications fournies par ces trentenaires à qui il avait demandé une bonne adresse pour passer la soirée dans cette ville qu’il ne connaissait plus. «Allez au Rezisto, à cette heure-ci il n’y a plus de terrasse, mais le sous-sol est très revendiqué ! ».  Il regarde maintenant le fond de la salle où trois Gudrun dansent presque nues devant un troupeau de taureaux menaçants afin de les subjuguer, telles des sorcières. Dans l’ombre, les expulsées attendent la fin du rituel, étudiant leur possibilité d’être reprises par les hommes en transe. Sous l’éclairage rouge du bar, posé sur le zinc, dos au mur, le buste de Staline a remplacé, depuis 1992, celui d’une Maryline warholienne. "Un don anonyme" dit le patron, content de l’aspect décalé de cette décoration. Une femme laisse glisser son haut en acrylique noir, monte sur le zing et offre symboliquement l’humiliante vulgarité de l’opulence du nouveau monde à ce salaud de Iossif Vissarionovitch Djougachvili dit Joseph Staline. Il règne une ambiance de noyade, de suicide et de reniement extatique. Toute eau profonde est froide, et la noirceur de cette profondeur n’a rien à voir avec la nuit indocile ou le goût de vivre.

    Il tourna le dos à ces illusions, négligea le charnier des regards entravés qui tentaient désespérément de se fixer sur ses yeux fauves. Sans n’avoir rien consommé, il remonta l’escalier. Dehors, il aspira une grande bouffée d’air, prit un pas lent pour se diriger vers son 4x4.  Il alluma le Motorola, régla la fréquence au-dessus des canaux réglementaires et dit d’une voix assurée : "carte blanche à l'insurrection". L’aube urbaine terminait de corrompre la nuit. Il monta dans le véhicule maculé de boue. "La vie n’aura pas à rougir de moi" pensa-t-il en quittant les lieux.

     

  • Refonder une civilisation de la Bastide fortifiée !

    Terra ignota bunker 1

    Trouver sa terre mystique, lointaine, comme de Roux avait son Portugal ou Monfreid son Ethiopie. Refonder une civilisation de la bastide fortifiée !

     

  • Minuit sonne toujours autrement qu'une autre heure

    Terra ignota la nuit des chats bottes

    La nuit tombe au loin, on entend minuit comme un bruit entre le passé et le présent, comme douze coups dans la nuit noire de l'âme. "Minuit sonne toujours autrement qu'une autre heure" assurait fermement Xavier Forneret.

     

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  • J’emprunte le rythme du froid

    Bruler la nuit 1

    J’emprunte le rythme du froid : feu, nuit d’automne. Cette atmosphère de blues propice aux raids sur les eaux douces amères des beautés que l'on réprouve : la langueur, la mélancolie, la démence.

     

  • Avoir du cran

    Terra ignota avoir du cran

    J’ai l’esprit taché de sang et la lame trop propre…

  • #LaBarricade

    Terra ignota la barricade

    Je me suis souvent demandé ce qui pouvait être à l’origine d’une vraie révolte. Je veux dire l’événement déclencheur, le boutefeu, la dernière goute d’essence qui, débordant, enflamme la première bouteille incendiaire. S’agit-il du coup de poignard incertain d’un audacieux fantasque, du sursaut du dernier asticot de la lente décomposition de l'empire, de l’élégante désinvolture d’une génération turbulente, ou la chair aimable de jolies victimes ?

    Toujours est-il que cette fois-ci, c'est par un simple hasard que cette barricade s’est improvisée au carrefour en bas de chez moi : je déménage. L’affaire n’a rien de prémédité. L’idée a surgi comme ça, à l’aube par un ciel dégagé, d’un bleu pâle de réveil. Quitter le malentendu de la ville m’a semblé être la seule aventure possible ; comme l’authenticité du désert s’impose à l’ermite. Si je dois résumer parfaitement mon état d’esprit dans l’urgence de quelques mots, je dirais : trouver une cabane sur les bords de mer et écrire l'ultime vers du dernier poète.

    Je me suis donc mis à vider mon appartement de sa surcharge pondérale accumulée à force de modernité. Le socle de « La Barricade », - appelons-là comme ça puisque c’est ainsi que les journalistes la nommeront dans quelques heures - est constituée d’un énorme frigo américain ! Seul, il n’a rien d’inquiétant avec ses rondeurs. Mais l’américain grassouillet a vite été entouré d’une collection de cartons de livres insignifiants, d’une télévision grand-écran, de la collection lave-linge, sèche-linge, range-linge, lave-vaisselle, mange-disque. Etrangement, sans que cela ne me surprenne vraiment, quelques voisins discrets vinrent y agréger leurs encombrants, si bien que rapidement la construction s’est frayée un chemin vers les pavés de la rue qui l’accueillirent ès-fonction. « Belle barricade parisienne », souligna un guide japonais en passant avec sa section d’appareils photos.

    A l’heure de l’apéritif, le patron du  Café du Fashion Commerce, haut-lieu de la politique de quartier et rendez-vous de quelques happy few artistiques, planta un panneau [Art éphémère – Modern Utility movment] et mit deux de ces jeunes serveurs androgynes à prendre des photos où sa devanture et La Barricade se partageaient le premier rôle. Dès le début d’après-midi la popularité du hashtag #LaBarricade trouvait un écho chez les artistes, les communautaires et autres suiveurs patentés.

    La Barricade fut à l’origine de ce que les promoteurs ont appelé : « la nuit des barricades.». Une soirée nationale qui commença vers 19h00, amalgamant le concept de la journée officielle des voisins à celui de la manifestation encadrée des indignés. Logotisée par une agence de pub, dans ce triste dégradé noir-gris-blanc, La Barricade devint étendard puis pancarte. Renoncement ultime, la presse titra : « La révolte est une performance comme une autre ». 

     

  • Actualité : Etat d'urgence

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    Si la guerre est possible, alors elle est en cours !

  • Se soustraire à la politique, rend apte naturellement aux hautes valeurs

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    Parler de politique revient à manquer de conversation. L'élégance, les bonnes manières et l'assurance devraient suffire à nous reconnaître.

     

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  • Me saouler au vin d’honneur et imposer le romanesque joyeux.

    Terra ignota concasseur de machoires

    Je rêve de forêts de pendus, de collines de pals, de réverbères garnis comme des mâts de cocagne où gigoteraient tous ces sybarites mollement contemporains, sans aucune volonté pour se contraindre, aux épaules de pleutres coulant sur des omoplates avachies. Je veux massacrer ces diseurs de bonne aventure qui se soumettent, s’avilissent et se corrompent sous couvert d’une innocente débauche, prenant la certitude de la mort comme excuse de leurs reniements. Je veux me répandre sur la ville, concasseur de mâchoires, briseur de trêve, et imposer le romanesque joyeux d'un Athos membre de l'Ordre de la Jarretière et de l'Ordre du Saint-Esprit. Et là, me saouler au vin d’honneur ! Etre alors rayonnant de tortures, comme un homme !

     

  • Une alliance où rien ne tremble.

    Terra ignota amitie a la vie a la mort

    De l’Amitié : encore est-il que quelques-uns l’ont prise au sérieux jusqu’à en mourir.

     

  • Certitude du bivouac

    Terra ignota attente

    L’aube se traîne dans un café noir et la rêverie, sous une brume légère de cinq heures du matin découvrant en clair-obscur la clairière du bivouac. J’avoue un goût étrange pour ce moment qui, comme aucun autre, parle de solitude et de certitude en même temps.

     

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  • La vérité de la peau, des os, et du sang répandu.

    Terra ignota ubi sunt leones 2

    Il y a un grand charme à renoncer à la douceur torpide de la ville de ses vingt ans dans le matin bleu, lorsque la lumière naissante est une promesse. A préférer l’orgueilleux instinct qui fait disparaître les dernières traces de somnolences et pousse les grands fauves à la belle mise en scène des conquêtes et du sang répandu ; à la vérité de la peau et des os, aux cicatrices ; et à la dernière tanière, quand tombe la nuit de fin du monde avec ses airs séducteurs.

     

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  • Maintenant, j'ai une hache !

    Terra ignota seule solution la hache

    Le monde n'est que murs. Pour seule issue : la hache.

    Marina Tsvétaïéva

  • Avoir le monde en main et dans son salon caresser un chat.

    Terra ignota photo de willy ronis 1955

    'Il faut se méfier des réactionnaires qui n'aiment ni les chats pour leur insolence, ni les chiens pour leur fidélité.'

     

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  • De la poudre à l’encre

    Terra ignota par la poudre

    Il est toujours préférable de passer de la poudre à l’encre. C’est une preuve que sa jeunesse a été explosive ! Je trouve étranges ceux qui se construisent un désespoir avant de bâtir une vie.

     

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  • L' atlas désinvolte

    Terra ignota geopolitique du chaos

    J’ai une conception romanesque de la géopolitique pour avoir été instruit entre un pistolet et une bibliothèque.

     

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  • A la portée des hommes

    Terra ignota destin et dieu

    L’homme n’est capable que de hasard, Dieu seul offre un destin.

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  • Revenir aux grands incendies barbares

    Terra ignota des pulsions comme des incendies

    J’aspire à la fureur des grands incendies qu’Attila allumait le soir après avoir décimé la population d’une ville pour avoir osé refuser lui ouvrir les portes au matin.

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  • Ils arrivent, lui part !

    Terra ignota lui part

     

    Train, place fenêtre, la pluie remonte la vitre entrouverte. Il sent le vent froid. La vitesse floute le paysage proche et le transforme en code barre horizontal que la distance finie par engloutir. Les dernières lumières rasantes découpent l’air en d’étranges jeux d’ombres névrotiques. On rentre dans le tunnel. Bruit plus sourd, odeurs fades. Les oreilles se bouchent. Les secousses s’amplifient, se durcissent, les lumières s’éteignent. Les os grincent. Le cœur se crispe. Bruit de freins rouillés. Des cris ouatés mélangés aux crissements des ongles sur les tissus des fauteuils de première classe. Impossible à transcrire, un peu comme une angoisse glacée, élégante et étouffée. Le long glissement sur les rails qui vient courtiser l’imminence du danger. Les yeux perplexes des voyageurs. Les visages bleus qui se renvoient des regards déjà submergés.

    Un brasero rouge grandiloquent joue le rôle vulgaire de la lueur au bout du tunnel. Les odeurs et le vent et la nuit reprennent le rail cadencé.  Lui retourne à l'inventaire encombré de ses balafres, imbibé de noir. Il se déleste de ses derniers souvenirs dans le reflet rapide d’une flaque bleue, profonde et mélodique.

    Une voix grésille pour annoncer l’imminence du terminus et de ne rien oublier dans le compartiment. Les hommes remontent leurs ceintures, les femmes tirent sur leurs bas. Contrôle fébrile des poches, des sacs, des valises, des vestes, des manteaux, des peurs, des messages qui ordonnent déjà.

    Il se lève, laisse tout derrière lui. Il n'a aucun rendez-vous.

    Ils arrivent, lui part !

  • Actualité : Et la nuit était rouge de sang

    Oh ! dans l’air fané et fragile d’une nuit d’automne qui meurt, boire un alcool suave dans le crâne de mon pire ennemi, la main caressant avec nonchalance la toison rousse d’un lion repu ! Et dans le calme crépusculaire qui ne saurait faire totalement disparaitre une tension visuelle pour les alentours sauvages, goûter infiniment la violence de la nuit rouge... Apercevoir dans cet acte baroque, le goût si vaniteux de vivre.

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  • Case 314 : Testament du siècle

    Terra ignota case 314

    Le futur :

    - Case 314 ?

    Le siècle :

    - En guise de testament, vous y trouverez quelques photographies. Chacune d’elles raconte un ennui charnel, une détresse à payer, une vie trop longue à assumer.

     

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  • Finistère, 17h00, bar des Brisants

    Terra ignota bar finistere

    Finistère, 17h00, la marée étale est dérangée par le vol bruyant de quelques mouettes. Les nuages sont taillés droits et bas, comme une peinture de Maynard Dixon. C'est un temps à s'enfermer dans un bar avec des rêves de nouveau monde. Le bar des Brisants est un havre de marins capables de tenir un verre, l’ennui des escales, un coup de poing, sans broncher. J’avais justement besoin de liqueurs troubles, d’hommes perdus, de tension pour tailler mes espoirs à la dimension des rafiots rongés par le sel et les voyages.

    À la fin du jour, quand la chaleur du soleil sera définitivement apaisée, alors je descendrai au bord de mer prendre la température de l'aventure.

  • Hôtel Lutétia

    Terra ignota hotel lutetia

    Rien n’exprimait mieux la solitude que ce pianiste de l’Hôtel Lutécia à 17 heures en automne. 

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  • Télégramme sans lendemain

    Terra ignota telegramme sans lendemain 1

    BOUTEFEU ATTEND FEMME FLAMBOYANTE ET AMI EXPLOSIF AUX ACCENTS DRAMATIQUES POUR ACTION UNIQUE, DECISIVE, DE RUPTURE – STOP - CONFIRME IMMINENCE DESTRUCTION MINISTERES CULTURE ET EDUCATION – STOP – PREVOIR LONGUE FARANDOLE SUR RUINES FUMANTES – STOP – PROMESSE DE MORT VIOLENTE, GRANDIOSE ET ROMANTIQUE – STOP - RENDEZ-VOUS MINUIT SUR BARRICADE – STOP.

     

  • Le gros cul des écrivains

    Terra ignota l encre et la plume1

    Auteur, j’aime bien ce titre. En littérature, il laisse entendre bien de choses que le mot écrivain masque derrière son gros cul. Faut-il souligner que ce nom est du même arrondissement que l’artiste – dans le 1er du dictionnaire s’il vous plaît - et qu’il peut être entendu comme auteur d’un crime ou auteur d’un écrit. C’est d’ailleurs cette ambiguïté qui me charme, quand on sait que le crime pourrait être d’avoir botté le cul d’un écrivain. Auteur de crime de lèse-majesté. Mais dans cette caste, j’avoue une préférence pour l’auteur de roman ou de romans selon l’inspiration. Cette particule donne un air aristocratique, dégagé qui convient à une certaine insolence.

     

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  • La vie est une opération commando

    Terra ignota absolutely polemic1

    La vie est une opération de commandos. C’est une razzia sur l’amour, l’amitié, la tendresse, la bagarre, le pouvoir.

     

    F. H. Fajardie, la Nuit des Chats Bottés

     

  • L’anti habite rue de la Pompe.

    Terra ignota anti

    L’« anti- » est plus certainement l’apanage de l'esprit bourgeois XIXème, qu’un indicatif de guerre bourré de tension urbaine. Il s’agissait alors de le mettre sur le devant de la scène pour prendre le contrepiedestal de l’aristocratie. L’anticlérical ouvre le chemin de l’antisocial. Et l’on n’a rien trouvé de mieux aujourd’hui, dans le XVIème parisien, pour contrarier les parents. Le « -phobe » n’est qu’un cousin du bayou provincial, qui arrive tardivement sur les gros mots.

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  • Mauvais garçon, bon compagnon

    Mauvais garcon bon compagnon

    Enclin à vivre en dilettante, un peu braconnier, un peu taverne selon les saisons. Mauvais garçon, mais bon compagnon !

     

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  • Actualité : En écoutant distraitement les “Gnossiennes” de Satie

    Ce soir, relire Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa ou regarder Le Feu Follet, en écoutant distraitement les Gnossiennes de Satie...

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  • Les grands yeux tristes des charognards

    Terra ignota decadence occidentale

    Les grandes excursions touristiques morandiennes, impériales ou allemandes ont définitivement pris fin. Le romantisme casqué de ces conquêtes du XIXème, menées dans la torpeur confortable d’une Bugatti décapotable, fait place à la transhumance de valets, grooms et boys. Et ces anciens domestiques aux grands yeux tristes, que l’on aimerait nostalgiques, sont devenus des vautours avides de fortune aussi rapide que miraculeuse ; excités par cent coups de fouet de religieux fanatiques et d’exploiteurs interlopes. L’occident, ce dandy décadent, bel endormi repu et désabusé, s'éveille médusé et meurtri sous les premiers coups de becs de ces charognards affamés...

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  • J’ai toujours au moins un jour de colère lorsque je retrouve la ville

    Terra ignota paysage urbain

    Le monstrueux paysage des villes : répétitif, vain, artificiel, domestiqué. Et ces imbéciles qui s'emerveillent de l'alignement des marronniers sur le bord des grands boulevards goudronnés, comme autant de concessions forcées à la nature. Et cette légère envie de pleuvoir qui accompagne mes pas dans cette mascarade moderne, semble souligner toute la grise tristesse urbaine. Ça doit être difficile la poésie chez les citadins. Comme évoquer l'amour alors que le feu lui-même n'a pas encore été découvert.

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  • Actualité : L'Europe a les mains froides d'Evelyn

    J'écoute Evelyn de Hurts avec un casque pour ne rien perdre du son.... C'est galvanisant. Il y a quelque chose de contenu, d'élégant, une classe très européenne. Et en même temps, on sent qu'il en faudrait peu pour que les forces se libèrent et que la violence éclate. C'est superbe et ça en dit beaucoup sur notre époque.

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  • Moines-soldats, beatniks céliniens et dandies grandioses

    Terra ignota beatnik celinien

    J'ai un penchant irraisonné pour les héros picaresques qu'ils soient moines-soldats, beatniks céliniens ou dandies grandioses du bout du monde. J'aime leur absence de vanité dans la révolte, leur propension à faire coexister le fabuleux de chaque époque, leur art de vivre détaché des pesanteurs. J’admire que ces amants brûlés aux fièvres d’un amour unique, soient également ceux qui versent toujours joyeusement leur sang avec l’abandon des hommes incurables.

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  • Actualité : Le premier mercredi du mois

    J'aime le premier mercredi du mois... ses 10 000 sirènes hurlantes ... laissant croire quelques instants à un danger en approche.

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  • Le dernier exemplaire d'une dynastie qui croyait en la générosité !

    Terra ignota corto

     

    Peut-être suis-je le dernier exemplaire d'une dynastie complètement éteinte qui croyait en la générosité ! ... en l'héroïsme !

     

    Hugo Pratt, Corto Maltese

     

  • Et ce sont les violents qui l'emportent.

    Terra ignota 1965

     

    Indifférent, je me tiens à l'écart du monde en me faisant escorter d'une louve croqueuse de vie et de deux géants capables de couper un bœuf en deux.

     

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  • Actualité : Je n'aime pas Sagan

    Sagan, Cioran : dépressifs surcotés. A la mort de Woody Allen j’annoncerai la fin de la saison triste.

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  • Nous étions de jeunes gens de grand chemin

    Terra ignota instruction pour la guerre civile 1

    Nous étions de jeunes gens de grand chemin, indociles, aux aguets, fascinés, à l’appétit sans scrupule. Nous fréquentions le dehors buissonnier pour modeler des chemins sans nous porter garant de rien. C’était l’heure de sortir de soi avec avidité. Nous avons côtoyé les saccages, l’effraction, les camps-volants, les maraudes, l’absolutisme, les assauts, les nuits au bivouac, les escales repues, l’amour d’une femme et le goût de voir nos fils grandir. Aucune veille ne nous a épuisés, rien n’est venu rétrécir nos aspirations, aucun alibi n’est venu nous excuser faussement d’une désertion quelconque, aucune valeur n’a été répudiée. Nous avons été de beaux combattants de première ligne, sans scrupule inutile, le poing sans mesure, le cœur grandiose.

    Nous sommes là, maintenant affichant solidement notre vigueur de condottières aguerris. Debout, sans jamais avoir abdiqué malgré nos excès en tout. Nous sommes là, à voir nos vies mêlées à cette génération qui galvaude les mots qui ont mené l’assaut à nos côtés, qui démantèle les redoutables figures de proue de nos navires, qui dément nos enfants, dénature nos femmes, efface ce que la vie a de plus subtil, de plus fragile, de plus élégant, de plus racé. Ils ne sont pas la génération future mais celle  qui a grandi à nos côtés. Ce n’est pas un procès de la dernière jeunesse, c’est celui de notre génération.

    Nous avons vu les fumées des bastions défaits, les danses nouvelles où les pitres remplacent les prêtres, la dérive de ces continents que sont les normes et les valeurs, l’ensemencement scientifique de tout : maïs, femmes, génisses, sans distinction. Nous avons tenté de trouver un sens à tout cela, même contraire, ou une illusion de sens ; mais il n’y a rien. Alors nous avons cherché la confrontation, le défi, la guerre, pour mener le combat contre cette nuée évanescente, instable. Nous n’avons discerné aucun adversaire solide et il n’y a aucun idéal, hors une infâme vigilance présomptueuse pour mener en toute quiétude une quête éperdue d’un chaos nihiliste plié à leur mesure. Aucun levain, aucun espoir hors celui de trouver l’or dans les brèches, l’illusion d’avoir brisé tous les modèles, d’avoir modelé la nature, la nature de l’homme ; d’être libre parce que dépossédé de tout, même de soi… pour ne voir que son propre reflet stérile, androgyne, chimérique, magnifié dans l’inexistence et le reniement des différences. Alors « on » (ce maudit « on » qui se veut captif)  s’éclaircit l’anus à coup de laser, on se rabote le gras, on se fait des faux-culs, on se modèlise les pectoraux et les seins. On s’expose, se renifle le derrière, on mange du quinoa-Monsanto, on regarde la même télévision, on écoute la même musique, on exige le même salaire, les mêmes vacances, les mêmes enfants pondus par des femmes-marchandises exotiques. La génération en place rêve de prothèse, de calibrage, de clonage allant du même au même… la génération en place rêve d’élevage en batterie…

    Le démenti encore pubère viendra de nos enfants qui remuent les couteaux dans le repliement des feux que l’on a préservés. Nous leur apprenons la forge, le feu et la guerre.

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  • L'ennui ne tend pas d'embuscade !

    Musique terra ignota joueur de piano

     

    Vingt ans, ce n'est pas gras normalement ! Avec le progrès tout est faussé. Plus de sueur, plus de soleil, plus de nerf, plus de vertèbre... Que du bide ! Parfois encore, de la limaille de vie entre les dents, sous les ongles, entre les doigts... dernières saletés d'aventure... mais le suspense de la jeunesse est terminé. L'ennui ne tend pas d'embuscade !

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  • Du noir, on sait peu de choses.

    Terra ignota drapeau noir

    Du noir on sait peu de choses : le probable de l’aube, l’extrême, le lointain, le rêve, l’âme.  J'ai pourtant placé l'ultime espérance sous le signe du beau drapeau noir.

     

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  • Actualité : Je vous le dis, priez car c’est un acte de combat bientôt illégal.

    15 août, la Vierge Marie est vénérée sur toutes les terres baroques, imprégnées de valeurs, consacrées. Pour l’assomption, la grande piété ressurgie pour accompagner la statue mariale sous ses sobres tissus bleu et blanc : prières, processions, sonnées. Fi des restes politiques de terreur révolutionnaire ou des nouveaux hachichins fanatisés, les cloches sonnent pour l’Occident et pour l’Orient : ding ! nous sommes là, dong ! encore, ding ! nombreux, dong ! debout, ding ! tête haute, dong ! plein de courage. La Vierge… la mère… les mères … Elles sont les premières à croire en leurs fils. Et c’est cet espoir là qui résonne aujourd’hui dans toutes les cathédrales, les églises, les chapelles, les sanctuaires chrétiens. Les fils prient, puis se lèvent sous le regard aimant, la ferveur ardente des mères au profil altier de plus de deux mille ans. Chacals, craignez la ferveur des mères, elles portent en germe la grondante fureur des fils.

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